Robert Wise en est au crépuscule de son immense carrière lorsqu'il met en scène L'Odyssée du Hindenbourg, où il est question d'une alerte à la bombe dans le célèbre dirigeable symbole du Troisième Reich (et de Led Zeppelin).
Alors en vogue dans les années 1970, le film catastrophe réunissait souvent quelques anciennes gloires, tant devant que derrière la caméra, et L'Odyssée du Hindenbourg ne déroge pas à la règle. On peut tout de même constater que ce genre n'a pas donné beaucoup d’œuvres ayant su traverser les époques, et c'est le cas ici. La construction du récit était plutôt intéressante sur le papier, mais Wise y oublie totalement la tension et l'ambiance, et du coup, on se retrouve avec une oeuvre qui n'a de catastrophe que les dernières minutes (plutôt réussies d'ailleurs) et où il ne se passe rien durant 125 minutes.
C'est dommage car le début est intéressant et surtout assez intrigant, mais l'oeuvre se transforme en une recherche paresseuse d'une éventuelle bombe, et Wise a vraiment du mal à rendre tout cela captivant. Néanmoins, quelques effets sont vraiment réussis, comme la reconstitution du Hindenbourg et en général les plans tournant autour de ce dirigeable, notamment lorsqu'il est dans les airs ainsi que son intérieur.
Le contexte historique est plutôt intéressant si on excepte la finalité, même si on peut regretter que l'auteur ait un peu trop recopié les images d'archives connues de cet incident. Plusieurs aspects chez les personnages sont plutôt intéressants, et on peut aussi noter qu'ils sont très bien interprétés, rehaussant même parfois (mais trop rarement) l'intérêt pour les péripéties et les personnages, notamment grâce à George C. Scott et Anne Bancroft.
Alors au crépuscule de son immense carrière, Robert Wise ne se montre guère inspiré à l'heure de faire revivre, via le style catastrophe, l'odyssée du Hindenbourg, et ce malgré quelques bonnes idées et un casting impeccable qui ne savent faire oublier une oeuvre manquant de tension, d'ambiance et d'intérêt.
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