Pas un film majeur mais un bon Hitchcock quand même.
Les deux acteurs principaux sont excellents : Joseph Cotten en manipulateur de première et Teresa Wright en victime ingénue.
Hitchcock utilise un mécanisme particulièrement efficace pour accrocher le spectateur. Nous sommes en effet rapidement fixé quant à la culpabilité de Charlie et les seuls à savoir qui est vraiment cet homme. Dans le même temps, sa nièce tombe sous le charme quasi hypnotique de celui qui porte le même prénom qu'elle (preuve de l'admiration sans faille que la mère de Charlie la nièce, voue à son frère, l'oncle donc) et dont elle a toujours entendu dire du bien.
Puis, quelques scènes plus tard, la situation évolue. Charlie découvre la véritable nature de son oncle mais sans pouvoir le dénoncer. Elle se retrouve ainsi détentrice du même secret que nous mais également réduite à la même impuissance que nous, spectateurs. L'identification fonctionne alors parfaitement : nous assistons à la lutte inégale entre le chat Joseph Cotten et la souris Teresa Wright, à une partie de poker menteur où le méchant semble toujours avoir une carte d'avance. Du moins jusqu'au dénouement, quelque peu artificiel à certains égards, mais finalement le seul possible dès lors qu'Alfred avait décidé que la souris l'emporterait sur le chat.
A noter qu'au delà de ce beau duel que se livrent ces deux personnages, le film s'appuie sur toute une galerie de personnages secondaires particulièrement réussis.
Interprétation : 8/10
Scénario : 7/10
Mise en scène : 8/10
7.5/10