Apprenant que son père qui l'a élevé n'est pas son géniteur, un homme, David se lance dans une enquête afin de comprendre la vie d'Agathe, (sa mère, en passe de présenter un court métrage d'animation et artiste reconnue), qui mettra pourtant fin à ses jours lors d'une visite de son fils venu présenter son tout jeune enfant.


Ce début du film est interprété de manière si juste que l'on sent immédiatement le drame à venir par les regards et les gestes. Élise Guilbault que l'on voit très peu marque l'instant et nous dirige sur le tragique à venir.


Un premier film traitant de la filiation qui retient l'attention. L'enquête, la perte des repères, les questionnements du fils, se suivent au compte-gouttes, notamment la double vie de sa mère et la découverte du village de ses origines, pour découvrir la noirceur du drame vécue par Agathe.


Ce fils trouvera ses réponses ou au moins une partie, grâce au court-métrage de sa mère présenté comme un hommage à l'artiste décédée et qui pourtant révèlera à son fils son histoire. Une séquence d'animation réussie qui a le mérite de nous présenter le drame sans tomber dans le voyeurisme et en même temps en apportant des changements visuels très plaisants et originaux - comme également ses plans de paysages où le temps s'arrête ou encore la tendresse d'un père avec son nouveau né, par un moment de solitude à deux : calme et réconfortant.


L'histoire ne se concentrera que sur David, Marc Paquet qui n'a pas le profil du premier rôle et du jeune premier... et c'est tant mieux ; il semblerait même absent par moments, souhaitant se mettre en retrait de ce qui le concerne et le perturbe face à cette perte « d'identité » et apporte toute la crédibilité à son personnage. La découverte sur sa mère cassera les apparences de cette famille que l'on peut imaginer unie et heureuse.
David la Haye joue son rôle avec retenue et les autres personnages sont peu décrits mais chacun apporte une particularité qui fait l'accroche et les jeux sont justes.


Dominic Goyer réalise un premier film franchement délicat, et au vu du thème seule la noirceur en ressort... ni glauque ou sinistre, mais qui peut laisser un peu perdu par instants, du à un montage mélangeant un peu les genres et alternant les pauses avec des rythmes plus soutenus. Un drame teinté thriller – seul le soupçon de surnaturel, avec cette histoire de vieille légende de femme-louve, se pose là sans raison apparente (?) et tombe un peu à plat -.
Une belle image de fin et une dernière séquence d'animation finale pleine de tendresse.
A noter le beau travail de la dessinatrice Eléonore Goldber.

limma
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le 29 juil. 2016

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