Money Monster
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le 22 juin 2016
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2
Le cinéma français est un cinéma à deux vitesses. Là où se bousculent les camping 3, les tuches 2 ou autres horreurs pseudo comiques du genre, on trouve aussi des petites pépites comme celle ci.
L'Outsider a pour lui de couvrir un large champ de catégories : humour, drame social, film engagé, auxquels je rajouterai le terme trop souvent vu comme péjoratif de grand public. En effet ce terme est souvent associé à des films à l'humour simpliste et ridicule, mais en vérité je trouve ce film véritablement grand public. Les néophytes de la finances (dont je suis) comprendront aisément tous les tenants et les aboutissants du film. Les spécialistes pourront (surement) s'amuser de la progression du jeune trader dans ce monde. Je pense notamment au Spiel ou au carpet.
Prenons ce film pour ce qu'il raconte principalement. Nous avons ici l'ascension d'un jeune homme plein d'ambition qui veut devenir le meilleur et le primes inter pares. Et ce récit est très bien mené, le tout est parfaitement rythmé sans longueur mais avec de vraies ruptures intéressantes et en grand rapport avec le personnage. Il n'y aucun véritable défaut de réalisations seulement des choix que l'on peut ou non apprécier ayant plus attrait au montage qu'à la mise en scène.
Pour les acteurs, ils sont tous excellents, Jerome Kerviel est excellemment bien campé. Demaison est très bon (sans surprise) et les rôles secondaires sont tous convaincants, notamment Søren Prévot.
Pour finir je reviendrai sur le message que porte ce film. Après en avoir discuté avec la personne qui m'accompagnait au sortir du film on se dit : "et s'ils l'avaient laissé un jour de plus" aurions nous donc un film contre la société générale ? Mais la descente du personnage et sa "détestabilité" mise en oeuvre à partir des 2/3 du films nous incite aussi à nous dire qu'il a cherché ce qui lui est arrivé. Au sortir de ceci je dirai que le film est engagé nous pas contre Kerviel ou contre la Société Générale mais bien contre ce système de trading et de finance. Cette phrase qui revient à plusieurs reprises et y compris dans le titre de cette critique, que l'on voit destiné à Kerviel, je la vois en réalité destinée à ce système et ce "ils" totalement impersonnel nous serait destiné à nous spectateurs, qui ne pouvont rien contre ce système et rien contre ce qui va arrivé à Jerome Kerviel que nous apprenons à apprécier et que nous savons déjà condamné par une ironie dramatique cruelle. Ainsi tout au long du film l'empathie est contrôlée par l'écriture et la mise en scène mais suffisamment dosée afin de ne pas avoir un film unilatéralement dirigé à l'encontre de l'une ou de l'autre des parties de cette affaire.
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Créée
le 13 juin 2016
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