L'amour est un crime parfait par Yeahmister
Voilà mon premier film des frères Larrieu et je ne suis guère enthousiaste à l'idée de me pencher sur leur filmographie suite à cette pénible expérience. Un professeur de littérature suffisant, écrivain raté mais lucide, accumule les aventures avec ses étudiantes, chaudes comme la braise, séduites par son éloquence. Dans sa bouche, rien ne sonne naturel, ni les mots, ni les intonations. D'ailleurs c'est un peu le cas de tous les personnages : factices. Les mots de Philippe Djian devraient rester à leur place, dans son roman, inadaptable. Le film voudrait nous apprendre ce qu'est le désir amoureux et sexuel, l'exercice apparait aussi vain que d'enseigner l'écriture pour devenir écrivain. Le film est imprégné d'arrogance tout aussi superflue ; même la pseudo intrigue policière (une femme disparaît* puis un flic) n'est qu'un prétexte pour étoffer ce grand vide : le suspense est sacrifié au profit de cette ennuyeuse parade des sexes. Seule la musique de Caravaggio, du Pink Floyd glacial comme l'hiver interminable qui sert de décor permet d'aller jusqu'au bout de cette épreuve. Mais à quoi bon ! Les migraines, les mensonges, les pertes de mémoire et les tourments de ce quinquagénaire pervers et incestueux qui menace sa carrière par ses frasques ne risquent pas de nous émouvoir ; son sort nous importe peu, ni le dénouement de cette histoire qui ne viendra jamais, sauf peut-être au dégel, lorsque les bourgeons et les cadavres referont surfaces.
* référence appuyée mais totalement gratuite au thriller d'Hitchcock, The Ladie Vanishies