Cherchant à m'organiser une journée ciné, je tombe sur ce film et décide d'y aller pour la seule présence de Jean Rochefort. J'aime Jean Rochefort depuis tout petit, quand il me racontait Winnie l'Ourson sur FR3. Aussi puis-je me déplacer quand bien même le pitch ne m'attire pas.
Vers la fin de la deuxième guerre mondiale, un sculpteur vieillissant prend pour modèle une jeune Espagnole, et va s'interroger sur l'inspiration, la libido, l'importance de l'art à travers le monde et les âges, et aussi l'existence de Dieu.
Curieux cinéaste que Fernando Trueba. Jusqu'ici j'avais vu deux films de lui sans me douter un instant qu'un seul homme se cachait derrière : Two Much, une comédie avec Antonio Banderas, et La Fille de tes Rêves un superbe mélodrame, lui aussi situé pendant la guerre.
Huis-clos en plein air, photographié dans une noir et blanc très précis, L'Artiste et son Modèle souffre néanmoins de devoir exposer ses idées à voix haute. Non qu'il soit bavard, mais que le manque d'évènements lui impose de développer ses thématiques presque exclusivement par le dialogue. Ce manque général d'évènements oblige d'ailleurs Fernando à pondre une fin un peu poussive, forcée, et comme le disait Stallone : "Over the Top".
Ça n'enlève rien aux qualités esthétiques de l'ensemble. J'ai particulièrement aimé qu'il ne fasse quasiment jamais appel à la musique. Les scènes de dessin ou de sculpture laissent place au doux bruits du fusain sur le papier, ou du scalpel sur la glaise et le plâtre...