J'ai enfin vu pour la première fois Les Affranchis ce week-end, et après avoir vu ce film, que je trouve très bien fait et bon dans son ensemble, mais sans avoir pris une vraie claque pour autant, je me suis posé plusieurs questions. Ai-je raté le coche ? Alors que j'aime les films de gangsters, pourquoi celui-ci ne m'a pas spécialement bouleversé ? Suis-je devenu un grincheux blasé ? Pour en avoir le cœur net, j'ai choisi de faire un retour dans le passé en m'attaquant à L'Enfer est à Lui, avec le fabuleux James Cagney.


James Cagney, c'est l'histoire d'une admiration entérinée avec L'Ennemi Public (1931) et confirmée avec Les Fantastiques Années 20 (1939), réalisé par Raoul Walsh, également à la tête de L'Enfer est à Lui. Si les années 70 et 80 ont eu Robert de Niro et Al Pacino, nul doute qu'ils ont pu puiser leur inspiration chez James Cagney, le bad boy ultime et charismatique des années 30 et 40. Principalement reconnu pour ses rôles de gangster, celui-ci ne fait pas exception, loin de là. Car L'Enfer est à Lui est une claque.


Le film reprend les canons du film noir, genre très populaire à cette époque. Gangsters chics, toujours dans un mélange paradoxal de classe et de vulgarité, dialogues salés, ambiance sombre, fond de trahison, doubles-jeux... Tous les ingrédients sont présents pour un film de gangsters bien d'époque. Le film s'articule notamment autour de l'influence de Cody Jarrett (James Cagney), son autorité mais aussi sa dévotion totale envers sa mère et sa volonté d'éliminer à tout prix toute entrave à ses plans. Abject et très dangereux, Cody est un personnage absolument détestable, qui, cependant, par son charisme et la situation dans laquelle il se trouve, s'octroie notre support, un peu à l'image de L'Ennemi Public, notamment à cause des trahisons dont est victime Cody au cours du film.


Là où L'Enfer est à Lui brille particulièrement, c'est dans sa capacité à captiver le spectateur de bout en bout. Dès la scène d'introduction menée tambour battant, en passant par les filatures soigneusement ficelées des policiers, l'univers carcéral, jusqu'à l'affrontement final, L'Enfer est à Lui raconte toute une histoire, celle d'un groupe de gangsters en quête de fortune, mais aussi celle du combat de la police contre le crime et, finalement, celle de la loyauté et de la fidélité à travers les épreuves.


Encore une fois, James Cagney rayonne et déborde de charisme dans ce film puissant, prenant et captivant qui figure parmi mes films de gangsters préférés. Finalement, cette séance a su répondre à ma question. S'il est hors de question de dénigrer des films comme Les Affranchis, je pense que je suis beaucoup plus sensible aux films de gangsters d'époque, pour leur écriture, leur ambiance, leur rythme mais aussi leur casting. Sans oublier la conclusion dantesque, et une nouvelle fois mémorable, du film, le tout constitue un must du genre que je vous incite à découvrir rapidement.

Créée

le 7 août 2017

Critique lue 254 fois

4 j'aime

1 commentaire

JKDZ29

Écrit par

Critique lue 254 fois

4
1

D'autres avis sur L'enfer est à lui

L'enfer est à lui
Sergent_Pepper
8

Bright Bite, White Heat

Le film noir est à géométrie variable. Alors qu’il se plait souvent à montrer comment un quidam met le doigt dans un engrenage dont il ne mesure pas la puissance fatale, il peut aussi investir des...

le 9 oct. 2018

34 j'aime

8

L'enfer est à lui
Kalian
9

Top of the world !

Où l'on suivra quelques mois de la vie de Cody, un malfaiteur avec une forte propension à la psychopathie. C'est assez rare les bobines qui mêlent film noir, gangsters, prison, flic infiltré et...

le 29 oct. 2010

25 j'aime

14

L'enfer est à lui
JasonMoraw
8

L’enfer, c’est les autres

Le Gangster Cody Jarrett voue une adoration pathologique à sa mère. Après une incarcération, c’est tout naturellement qu’il lui confie le commandement de son modeste empire du crime alors que sa...

le 17 nov. 2020

22 j'aime

9

Du même critique

The Lighthouse
JKDZ29
8

Plein phare

Dès l’annonce de sa présence à la Quinzaine des Réalisateurs cette année, The Lighthouse a figuré parmi mes immanquables de ce Festival. Certes, je n’avais pas vu The Witch, mais le simple énoncé de...

le 20 mai 2019

77 j'aime

10

Alien: Covenant
JKDZ29
7

Chronique d'une saga enlisée et d'un opus détesté

A peine est-il sorti, que je vois déjà un nombre incalculable de critiques assassines venir accabler Alien : Covenant. Après le très contesté Prometheus, Ridley Scott se serait-il encore fourvoyé ...

le 10 mai 2017

74 j'aime

17

Burning
JKDZ29
7

De la suggestion naît le doute

De récentes découvertes telles que Memoir of a Murderer et A Taxi Driver m’ont rappelé la richesse du cinéma sud-coréen et son style tout à fait particulier et attrayant. La présence de Burning dans...

le 19 mai 2018

42 j'aime

5