Spike Lee est un réalisateur qui a toujours sut ancré les histoires de ses films au travers de faits historiques puissants, soit en les traitants directement ( Malcom X, Katrina ) soit en les prenant pour toile de fond, pour la 25e heure il puise l'énergie de son film dans l'une des pires blessures de l'Amérique, encore relativement présente au moment du film.

C'est donc dans l'Amérique post 11 septembre que se déroule l'intrigue de la 25e heure, et c'est dans ce décor là qu'entre en scène Monty Brogan, alias Edward Norton, qui suite à une saisie de drogue à son domicile, est condamné à purger les 7 prochaines années dans une prison fédérale, mais ça c'est avant la journée qui lui reste, et précisément les 25 prochaines heures. Si le cinéaste à choisit cette Amérique traumatisé, c'est pour mettre en évidence les pêchés de ses habitants, une population délaissé à elle même en quête d'une certaine vérité et qui cherche la voie du pardon et de l'absolution. La voie du pardon c'est principalement celle que cherche Monty, dévoré par les remords, interrogé par ce qu'il doit faire, il se jette dans une quête de rédemption et décide de passer ses derniers moments autour de ceux auxquels il a vraiment put compter : sa petite amie et 2 amis d'enfance très différents qui ont suivit chacun une voie différente.

Lee met en avant la valeur des choix dans notre société punitive, il insiste sur les choix qui nous font face tout au long de notre vie et qui sont systématiquement suivit de conséquences et de vices, les deux amis de Monty en sont le parfaite exemple, Slaughtery ( fringuant Barry Pepper ) a choisit d'être traider et se retrouve seul dans le grand appartement vide qui jouxte celles des anciennes tours jumelles du Walt trade center; Elinsky lui est devenu enseignant mais n'a aucune vie amoureuse et fantasme sur ses jeunes élèves, et enfin Monty ,lui il a choisit l'impasse, s'obligeant à déambuler pour une dernière journée dans un New York qu'il déteste mais qu'il n'aimerait quitter pour rien au monde.
La mise en scène du réalisateur est souvent juste et s'accorde de nombreux plans fixes ce qui permet au film de réussir particulièrement certaines scènes, notamment celle ou Norton s'observe dans un miroir et commence un long monologue misanthrope tourné façon photo d'identité, assez réussit. Côté acteur, Norton est comme toujours évidemment excellent et charismatique et on a autant de peine que son entourage à le voir s'en aller, et pourtant c'est Philip Seymour Hoffman qui fait la plus forte impression, en professeur coincé il est assez irrésistible.

La 25e heure est un film rédemptoire au rythme particulièrement lent et aux dialogues recherchés, Spike Lee réussit de manière stupéfiante à restituer l'ambiance du New York post 11 septembre ainsi que les douleurs qui l'ont accompagnées, Norton y est intense et sa dernière journée tout autant .
Nicolas_Chausso
7
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le 4 juin 2013

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