Sous l’égide de Netflix, les frères Coen se font leur petit pastiche décalé de La Conquête de l’Ouest Fordienne, mais c’est malheureusement, encore une fois, après Tarantino, les figures de style et la dérision qui prennent le pas sur le folklore, et ça devient franchement lassant.
En voulant apporter un style cartoonesque, en total décalage avec la chanson de geste Léonienne ou le chant du cygne à la Peckinpah, les frères Coen se prennent totalement les pieds dans le tapis poussiéreux du vieil ouest qui vient déjà de subir les deux tentatives vaseuses de Tarantino. Ca fait franchement synthétique cette association d’outrances sans la moindre ligne directrice. Si ce n’est que dire que le vieil Ouest ce n’était pas Disneyland et que les héros finissaient souvent six pieds sous terre à force de jouer les fines gâchettes. Oui ça on s’en doute.
Malgré un esthétisme de pointe, certains passages montrant de splendides paysages sont d’une beauté à couper le souffle, ce qui est l’apanage des frères Coen qui d’un point de vue visuel sont capables de réussir de véritable prouesses, Je pense notamment à la magnifique scène de déplacement du convoi dans les vastes plaines de l’Orégon, c’est divin et pour le coup réellement Fordien, malgré ces instants de grâce, on retient plus les outrances et cette volonté permanente de provoquer du décalage, comme si on devait justifier son amour de ce genre en s’en moquant en quelque sorte.