"Impossible", c'est le mot.
Etant une grande fan de Murakami, j'ai bondi à l'annonce de l'adaptation d'un de ses bouquins. Seulement, je n'ai pas lu Norwegian Wood, je ne connaissais pas du tout l'histoire, j'y suis donc allée à l'aveuglette, me rappelant avec délices le style de l'auteur, ses thèmes favoris, imaginant déjà certains dialogues... bref, le coeur léger et le sourire aux lèvres.
Et là, c'est le drame.
Il est rare que je m'emmerde au cinéma. Aussi mauvais que le film puisse être, j'arrive toujours à m'accrocher à un élément particulier, que ce soit le son, les images, certains dialogues qui valent le coup où encore les effets spéciaux accrocheurs.
Le vrai problème du film, c'est qu'il cumule tellement de défauts que même ce qui reste bon en devient mauvais.
Les actrices manquent effroyablement de crédibilité. Ca m'a sauté aux yeux. Je ne sais pas si c'est juste l'intonation particulière de la langue japonaise qui rend comme ça, mais j'avais beau écouter, regarder leur visage et lire les sous-titres, ça ne collait pas. Ca touchait presque au comique, comme si quelqu'un qui vient vous annoncer la mort d'un proche vous le disait sur le même ton qu'un détour au McDo "Bonjour, un Menu Best Of SVP".
J'avais déjà vu Kenichi Matsuyama dans Death Note et Nana (PAS DE COMMENTAIRES SUR MA CULTURE JAPONIAISE), je l'aimais bien, et je dois dire qu'il s'en sort pas trop mal ici, même si j'ai dû faire quelques cauchemars impliquant sa lèvre supérieure proéminente. Mais le jeu des actrices qui l'entourent l'achève en KO parfait. Ils deviennent tous pathétiques. Ma rétine brûlait. J'aurai voulu qu'ils gardent le silence. TOUS. Qu'on éradique les dialogues. Le film aurait été bien plus supportable.
Les images étaient belles. Au début. Le vent dans les herbes hautes, ce genre de choses que seules les artistico-romantiques névrosées comme moi trouvent absolument délicieuses. Mais il a fallu que le film dure plus de 2h. Ces lenteurs, ce cadrage plat comme un étang de campagne, ... je m'en sentais presque étouffée d'avoir à supporter des scènes aussi statiques, aussi peu engageantes. J'aurai voulu partir au milieu, éviter la déception ultime, la nausée, les larmes, mais la salle était comble, et j'étais coincée au milieu.
Alors que faire ? J'ai subi.
L'horreur même du scénario (qui m'a fait me poser bien des questions sur Murakami, d'ailleurs) était difficilement supportable. Était-ce le choix de mise en scène qui rendait l'histoire inintéressante ou le thème de fond qui était mauvais à l'origine ? Je n'aurais su le dire. Entre les crises de folie furieuse de l'actrice principale, la mollesse de Matsuyama, leur histoire à moitié incompréhensible, les personnages secondaires qui auraient pu juste apparaître dans le générique tellement certains sont anecdotiques...
Brrr, j'en ai encore des frissons d'horreur.
Moralité : au cinéma, asseyez-vous sur le côté. On ne sait jamais quelle mauvaise surprise le grand écran vous réserve.