Le Temps d'aimer et le Temps de mourir !

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, un jeune soldat russe, ayant par hasard accompli un exploit militaire, a le droit à une permission de six jours, qu'il veut utiliser pour aller embrasser sa mère. Les divers aléas et autres retards, qu'inévitablement on ne peut que rencontrer dans l'arrière-front d'un pays en guerre, ne vont pas manquer d'émailler souvent son périple. Sans compter qu'au cours de celui-ci, il va, pour la première (et dernière !) fois de sa vie, rencontrer l'amour...


Et là vous vous dites, mais il nous spoile, l'air de rien, la fin ce con. Pas du tout, répond le con. Le con spoile juste le tout début du film. On sait dès le début, dès la scène d'introduction, avec la mère regardant, d'un air résigné, la vie autour d'elle et allant déposer des fleurs sur une tombe qui n'existe pas, ainsi que par l'intermédiaire d'une voix-off, que notre protagoniste fera partie de ces millions de jeunes gens qui ne reviendront jamais. Donc le suspense ici ne résidera pas dans la question "Va-t-il s'en sortir ?" ou encore celle de "Va-t-il retrouver son amour ?" mais plutôt celle, d'apparence plus anodine et qui pourtant est à mille lieues de l'être, de "Va-t-il avoir le temps d'aller embrasser sa mère ?".


Et l'attente de réponse à cette question va droit au cœur du spectateur. La Ballade du soldat est un drame humain parmi des millions et des millions d'autres, un drame devant lequel on ne peut qu'être ému, un drame devant lequel on ne peut que ressentir une profonde empathie.


Ce qui explique totalement que malgré un tournage difficile (accident de tournage dès son premier jour qui envoie directement pour quelques semaines le réalisateur à l’hôpital, une maladie dès le premier jour de la reprise qui renvoie encore le réalisateur à l'hôpital pour quelques autres semaines, sans parler d'une grève de l'équipe technique qui ne veut pas travailler sur un film ayant deux acteurs principaux inconnus !) et une sortie tout aussi difficile (les autorités soviétiques qui ne voient aucun intérêt à ce film et qui, après que le film a passé pas mal de temps dans le tiroir, n'acceptent de le sortir dans un premier temps que dans les petites villes et campagnes !), le film ait eu un succès international immense et est devenu, avec Quand passent les cigognes, l'oeuvre la plus célèbre du dégel ainsi que celle de son réalisateur Grigori Tchoukhraï.


En résumé, célébrité et aussi renommée entièrement méritées pour ce classique, porté en plus par une belle photographie et par la jeunesse, la fraîcheur et le talent de son couple d'acteurs principaux, qui est, sans conteste, une magnifique histoire d'amour ainsi que donc un drame humain particulièrement poignant.

Plume231
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le 25 sept. 2017

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Plume231

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