Si elle n'a pas été la première série animée conçue par la compagnie aux grandes oreilles, La Bande à Picsou est devenue pour beaucoup de gens l'emblème télévisuel matérialisant l'ascension éclatante des Studios Disney à la fin des années 1980's dans le domaine des séries familiales. Après 3 saisons bien chargées et un long-métrage pour le cinéma, le phénomène fût mis en sommeil pour laisser place à d'autres productions dans le même esprit.


Mais à une époque où les sociétés aiment relancer leurs œuvres les plus populaires et les plus nostalgiques, sur le grand comme sur le petit écran, il était inconcevable de ne pas réveiller l'un des plus gros chouchous des enfants. Ainsi est annoncé en 2015 le grand retour du canard le plus riche du monde pour un reboot prévu en 2017 afin de coller avec les 30 ans de la série originale.


Attente et inquiétude au même niveau. The Walt Disney Company étant enfoncée dans un syndrome de recyclage depuis quelques temps, la crainte était que ce revival ne soit qu'un pétard mouillé de plus uniquement destiné aux plus vieux adulateurs du matériau de base. Cette frayeur se dissipera avec les premières images mettant les fans dans un état d'énervement hors-borne tant le graphisme et le ton semblaient bien éloignés de La Bande à Picsou qu'ils avaient connu. Mais impossible d'en avoir le cœur net avant de regarder le produit final. Alors, objet évitant le piège de la mélancolie? Oui.. et non.


Oui car soyons-en sûrs, les équipes qui ont travaillé sur ce pilote ont compris qu'il fallait évoluer vers une nouvelle direction. À la manière de Mickey Mouse (2013) qui re-caractérisait le style d'humour et d'image de la petite souris ainsi que la signature Disney modernisée, La Bande à Picsou et l'Atlantide prend ses distances avec la série d'origine, fournissant une esthétique plus angulaire et carrée ainsi que des couleurs moins chaudes se rapprochant de la patte d'une bande dessinée. Une mise à jour extrêmement appréciable et renouvelant le character design de Walt Disney Television Animation.


Abondant de clins d’œil discrets pour tous les fans (les tableaux du Manoir McPicsou sont des peintures de Carl Barks, la lampe magique du Trésor de la Lampe Perdue dans le garage, trois villes mentionnées sont celles de La Bande à Dingo, Super Baloo et Myster Mask), les scénaristes s'amusent à repenser les personnages cultes de La Bande à Picsou et plusieurs y sont bien plus consistants en un épisode de ce reboot qu'en trois saisons de l'ancienne série. Zaza devient une fille frénétique attachante complétant parfaitement les neveux de Donald, ce dernier possède un passé aventureux bien large et Riri, Fifi et Loulou commencent enfin à se démarquer un peu plus. Les gags sont, quant à eux, d'un excellent niveau. Ils exploitent à merveille le potentiel comique des protagonistes (Flagada qui fait du Flagada, Donald qui se fourre dans le pétrin en aidant Gripsou etc...). La reconstruction de l'équipe fait mouche.


Mais c'est aussi là la limite de ce prologue. Il redéfinit très bien La Bande à Picsou mais ne pense qu'à ça. Les personnages, le contexte et le background sont écrits de façon à ce qu'on connaisse déjà la série de 1987 et qu'on voit comment le tout est réinventé. Là où Le Trésor de la Vallée du Soleil d'Or voulait faire découvrir cet univers à la fois aux férus de BD et aux nouveaux venus en établissant une histoire construite. Autre bémol, La Bande à Picsou et l'Atlantide possède deux intrigues qui s'empilent mal, la première suivant plus ou moins le schéma du premier épisode de la série originelle contenant la rencontre avec Picsou tandis que la seconde tourne autour de la recherche de l'Atlantide, comme s'il s'agissait d'un double-épisode. Effet renforcé avec l'apparition soudaine du générique en milieu de film!


Mes quelques reproches ne m'empêchent pas de me réjouir du retour de La Bande à Picsou. La Bande à Picsou et l'Atlantide est un épisode-pilote prometteur rempli de qualités qui rassure déjà quant au futur de la série. Celle-ci va continuer à accueillir des personnages bien connus et devrait sans souci se rapprocher de l'excellence de son aînée. À suivre avec beaucoup d'attention.

Walter-Mouse
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le 12 août 2017

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