A mi-chemin de nulle-part

Encore un film à la gloire des forces américaines!

Oui, mais si on n'évite pas les niaiseries habituelles sur les héros américains et si on ménage l'ennemi considéré presque comme un adversaire dans une épreuve sportive (en 1976, le temps de la réconciliation est arrivé et les intérêts économiques des deux pays sont liés. De plus le japon est impliqué dans la production), le réalisateur dispose de grands moyens.
Jack Smight ne laissera pas son nom dans toutes les mémoires, mais c'est un consciencieux et le film qu'il nous livre est intéressant comme documentaire. Il dispose alors de navires qui n'ont pas encore été transformés en lames de rasoirs, d'avions américains et japonais dont il ne reste aujourd'hui que quelques très rares exemplaires.
Il peut donc reconstituer les conditions de la guerre du Pacifique qui fut une guerre comme il n'y en eu pas d'autre auparavant et comme il n'y en aura plus: on se canonne déjà au-delà l'horizon, mais on ne peut communiquer par radio pour ne pas signaler sa position. Mais surtout, c'est une guerre de porte-avions, un jeu de cache-cache sans satellites, avec des avions à hélices, où l'on peut suivre les avions ennemis en se cachant dans les nuages pour trouver leur porte-avion. Le premier qui trouve l'autre, prend un avantage décisif.

Jack Smight s'offre également la participation de tous les acteurs de films d'action de l'époque et côté japonais, Toshirô Mifune joue tout en retenue (c'est pour le moins inhabituel) le rôle de l'amiral Yamamoto.

Il existe plusieurs autres films américains à gros budget sur ce thème. Mais si vous avez l'occasion de vous le procurer, lisez "Et s'il n'en reste qu'un...". C'est un de ces petits fascicules (format "Que sais-je") dont les Etats-Unis ont inondé l'Europe après la guerre. Il s'agit de l'histoire (héroïque, biensur) du "Big E", l'Enterprise (présent à Midway), qui pendant un an fut le seul porte-avion américain face aux japonais dans le pacifique. Malgré le côté enthousiaste, "guerre fraiche et joyeuse", tous des héros, on y suit très bien les particularités de cette guerre atypique.