La Baule ? Sans le punching !


La réalisatrice et aussi co-scénariste (ça fait déjà beaucoup !) avait très mal vécu jadis le divorce de ses parents quand elle avait douze ans... De là à faire de l'auto-thérapie pour panser ses cicatrices et nous dévoiler la guéguerre de ses géniteurs... Si chacun devait afficher ses douleurs et malheurs sur l'écran, qu'est ce que nos programmes seraient larmoyants pour ne pas dire emm...
Car c'est bien ce qui se produit ici avec ce film aussi mou que monotone et aseptisé. Dans lequel il ne se passe rien, ou presque ! Le divorce est devenu tellement banal de nos jours, voire un si simple évènement anecdotique que la surprise vient désormais des couples qui durent.. D'ailleurs, les petits garçons d'Hollywood ne promettaient-ils pas à leur petite copine qu'elle serait plus tard leur "première" femme?.
François Deguelt chantait : "il y a le ciel, le soleil et la mer" Ben c'est comme ici, pas grand-chose d'autre. Diane Kurys s'est donc offert des vacances studieuses à la plage aux frais de la production, et pondu ce film poussif...que l'on regarde comme ces cartes postales sépia qui s'effacent et jaunissent avec le temps.
C'est un film à la Tati, avec un casting bien choisi mais des acteurs évanescents : on ne verra que bien peu Berry et Lindon : pas étonnant, l'un cocufie l'autre...Aguichage ?
On s'amuse de voir cette brochette d'acteurs "bébés-cinéma" ! Telle Julie Bataille toute gosse qui dont c'est le second long métrage et qui deviendra par la suite la célèbre fliquette de "Sauveur Giordano". On n'en a plus de nouvelles depuis 2015...

Quelle présence elle avait déjà à l'écran !
Avec aussi une autre poupée- starlette en herbe : Emmanuelle Boidron qui elle, se cantonnera à jouer les utilités comme petite fille jalouse de Navarro, mais qui ne percera guère ensuite... Difficile de se détacher d'un rôle qui vous colle à la peau... Il y a aussi un Maxime Boidron au générique dont on ne parlera plus ensuite... C'était le jeune frère d'Emmanuelle, deux ans de moins, et qui a assez vite abandonné la carrière d'acteur : son dernier tournage remonte à 1996 et il semble s'être remis de la tarte mémorable que lui décoche Bacri... Lequel aurait pu presque meubler le film à lui tout seul , car aucun acteur ne crève vraiment l'écran. Pas même Zabou Breitman...mais avec un scénario tellement nouille et une aventure aussi soporifique...

Relevons quand même un rare moment d'humour quand Bacri sur son transat braille : "Attention, un scorpion" ce qui a pour effet de terroriser Odette qui, faisant bronzette sur le sable, se redresse brutalement, dévoilant ainsi inconsciemment la nudité de sa poitrine généreuse... Ce sera le seul moment drôle du film. Et coquin...
Un récit sans la moindre originalité ni prétention, dans lequel on aurait pu éviter l'abandon d'un chien qui n'ajoute rien à cette aventure sans sel et sans saveur... Mais c'est devenu hélas si courant...
Diane a eu de la chance : avec probablement un budget au ras du sable, le film a enregistré

724 000 entrées en France : l'affiche et la pub y sont sûrement pour beaucoup...
Curieux hasard : Arte avait programmé ce film le jour où Jean-Pierre Bacri est décédé... Un hommage involontaire mais réussi : il est de loin le meilleur acteur de ce film, même avec cette éternelle cigarette et cette dégaine mi-râleuse, mi -humoristique qu'on lui connaît. Il a quand même fait mieux.
Ça ne sauve pourtant pas l'aventure... Pas d'avantage que cette chanson de Julie qu'on a essayé de promouvoir au travers du film mais qui fut un bide sidéral... Pourtant, elle chantait juste...
Bref, un film enlisé...
Arte le 18.01.2021

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le 20 janv. 2021

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