Putain oui... quel film !
Cette idée génialement utopiste de pouvoir revivre une période choisie de notre vie tout en étant le spectateur nostalgique de ses propres scènes, on en a tous rêvé, Nicolas Bedos l’a fait, le rêve devient réalité, même s’il faut être très très riche, même si nous n'avons pas connu cette époque, on y est, là-bas, avec lui...
Et puis cette autre idée géniale, celle de voyeurisme par les caméras cachées dans des décors hyper-réalistes qui rappelle « The Truman Show », autre film génial, nous mettant tantôt dans la peau du héros et tantôt dans la peau du scénariste réalisateur qui s’amuse avec son jouet assurément pervers, mais qu'on imagine tellement jouissif… Jusqu’au jour où le scénario qu’il a créé et qu’il croit maîtriser lui échappe, parce que les sentiments et les émotions sont libres et que le destin est une connerie qui rassure.
Et puis, les jeux d’acteurs sont tellement justes... Un seul exemple et le meilleur pour la fin : cette dernière scène dans le bar, ha ouiii… de l’émotion à l’état pure avec deux acteurs en état de grâce… Ha ouiii, Fanny Ardant… plus que son rôle sublimement joué, elle incarne à l’évidence la beauté féminine, défie la loi du temps qui passe, et met au placard l’idée que les femmes ne seraient plus désirables devant une caméra passé 50 ans. Ses yeux plein de malice nous disent « Et toc !». Le césar du meilleur second rôle n'est pas loin, sans doute.
Et puis, si nous l’avions oublié, le réalisateur est bel et bien un "Bedos", l’œil vif et malicieux, l’humour provocateur et les dialogues tranchants… un vrai délice.
Et puis, une réalisation superbement léchée.
Et puis encore et toujours, l’amour et ses complexités, ses non-sens, ses passions dévorantes, à en tomber fou... fou amoureux.