Je n'ai pas vu le premier film de Nicolas Bedos mais c'est quelque chose que je vais corriger parce que celui-là est une très bonne surprise. Savoir qu'il est aussi à la tête du prochain OSS 117 a aussi quelque chose de rassurant.
Dans la belle époque on va suivre Victor (Daniel Auteuil), un vieux, grand père, dépassé par la technologie et qui est resté coincé dans un passé nostalgique, que ce soit sur le plan professionnel ou relationnel. Son fils (Michaël Cohen) va essayer de l'aider en l'invitant à une soirée qu'organise un de ses ami, Antoine (Guillaume Canet), via sa société, pour qu'il puisse se replonger dans son passé.
Le film est une très belle réussite, c'est drôle, c'est dramatique, c'est très bien rythmé, et les sujets traités sans êtres originaux sont traités de manières originales. On va avoir plusieurs relations amoureuses en même temps à l'écran qui se font constamment écho, Victor et Marianne (sa femme, interprétée par Fanny Ardant), Antoine et Margot (Doria Tillier), Victor et Margot (À sens unique), Marianne et François (Denis Podalydès). La thématique du film c'est clairement la recherche de la stabilité au sein d'un couple, comment rester heureux après tant d'années, les relations toxiques aussi. Clairement aucune relation dépeinte dans le film n'est seine et le film va justement faire en sorte de montrer les différentes toxicités en fonction des situations en les interconnectant.
On va avoir Victor et Marianne qui se détestent, parce que Victor reconnaît plus la Marianne qu'il a connu et que Marianne justement le voie toujours de la même manière et veut du changement. On appréciera les piques constantes à la psychanalyse. Marianne étant psychanalyste ne peut pas s'empêcher de tout analyser et de ramener ses relations à des théories Freudienne bidon donnant lieu à des scènes parfois malaisantes, surtout avec son fils. Antoine et Margot qui s'aiment et se détestent, vive une relation assez toxique ou ils ne peuvent pas rester ensemble plus de deux semaines. Marianne et François qui vivent aussi une relation toxique dans le sens ou François est clairement utilisé parce qu'il est plus jeune que Victor et Marianne pas du tout plus heureuse qu'avant, bien au contraire… Et la relation la plus importante du film, Victor et Margot. Margot qui joue une Marianne des années 70 que Victor veut rencontrer une dernière fois. C'est cette relation qui sera le fil conducteur du film et fera évoluer toutes les autres. Bref toutes les relations se font échos et se répondent, les personnages sont bien écrits, bien joués et y a une réelle évolution de ceux-ci.
Question mise en scène le film est aussi très bien foutu. Là où il va réussir le mieux c'est justement dans les décors des années 70 ou Victor se plonge. Y a des détails un peu partout, rien n'est laissé au hasard et ces décors qu'on sait factice nous paraissent plus réels que les autres endroits. C'est là qu'on va trouver les meilleurs cadres, les meilleurs lumières (très réussies la photo), les meilleurs idées de mises en scènes. J'ai particulièrement apprécié la scène d'ouverture qui m'a fait me demander si je ne m'étais pas gouré de salle. Il y a une mise en abîme de la fiction qui est particulièrement réussie.
Pour moi ce film est une belle réussite mais j'ai quand même quelques trucs à y redire. Notamment je regrette un finale avec une morale un peu trop idéaliste, sans nuance. Je trouve le personnage de Pierre Arditi complètement anecdotique et inutile et aussi un manque de subtilité dans certains cas, notamment le personnage d'Antoine un peu caricatural.