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LA BELLE NOISEUSE [Rivette, Jacques (1990)]... Arts, Peinture, ComDram, Création |
Synopsis: Accompagné de sa compagne Marianne (Emmanuelle Béart), Nicolas (David Bursztein), un jeune peintre au talent prometteur, se rend en Provence, durant un été caniculaire, afin de visiter l'atelier du grand maître Frenhofer (Michel Piccoli), qui depuis plusieurs années vit reclus avec sa femme Liz (Jane Birkin), sans plus jamais exposer son travail, et dont ils ont en commun l'agent artistique et marchand de tableaux, Porbus (Gilles Arbona). Frenhofer propose à Nicolas que Marianne pose pour lui, il accepte à son insu… |
Commentaires (spoiler possible): Un film incomparable sur l'acte créateur, sur ses affres, ses errements et sur ses impacts sur l'entourage, et un film très difficile car très long (mais comment décrire l'indicible autrement que superficiellement en un temps plus court). Une version courte de par exemple 2 heures n'aurait aucun intérêt, car elle charcuterait beaucoup de scènes de pose qui n'aboutissent à rien (typiques de l'acte créateur) et se restreindrait au récit-badinage d'un rectangle amoureux sans grande surprise (en fait c'est bien sûr un leurre). L'interprétation de Michel Piccoli et les nus d'Emmanuelle Béart sont très beaux, variés, un régal. Evidemment la caméra et les décors sont inventifs créant une sorte de peinture dans la peinture. Et le scénario montre de façon unique, viscérale, tactile, impérieuse, dévastatrice, erratique, ce qu'est l'art de peindre, quand on veut créer du neuf (ah les crissements de pinceau, la fièvre de l'idée, le mépris pour son échec et son avortement, la jalousie des autres de ne pas comprendre, de ne pas avoir le génie, la frustration de ne pas y arriver, de passer à côté). Un coup de maître pour happy few (passionnés d'art, en plus de cinéma). | TOT(pond.)=3.78 | Scén.=3.8 | M.Sc.=4 | Act.=4.3 | Innov.=2 | Tags: 240 minutes, Modèle, Nu, Esquisses, Fascination-Répulsion | ⊕ Essai-Acte-Créateur, Michel Piccoli (extra, en mutique), B.O.F. (Stravinsky, dernière période), Son (clair, vivant, mais doublé), Amours-reconfigurées (badinage profond), Artifice-Caméra (bluffant, main acteur, main vrai peintre), Maîtrise-Tension (notamment remords) | Θ (vraiment)-Très-long (mais temps dilaté voulu) | Anthologie : Poses-Nu-varié (répété des dizaines de fois, un must), Peinture-Transition-Rejet-emmurée (symbole) | vu en: 2021
Créée
le 28 nov. 2021
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