Cette histoire se passe juste après la Grande Guerre, et François Truffaut incarne Julien Davenne, un homme qui vit dans le souvenir de ses amis morts au combat, et surtout dans celui de sa femme disparue. Il s'occupe d'une rubrique nécrologique dans le journal et son souhait est de célébrer les morts, en particulier de dédier une pièce spécialement consacrée à la mémoire de sa femme.
J'ai eu beaucoup de mal à accrocher à cette ambiance mortifère, presque lugubre, faite d'une lumière assez sombre (cela dit, très belle photo de Nestor Almendros), mais dont le film est un chant d'amour aux morts au lieu de préférer la vie. Au cours de l'histoire, Julien va rencontrer une jeune femme (incarnée par Nathalie Baye), elle aussi intéressée par ses morts, et là aussi, on ne sent pas la vie passer entre eux ; quand la femme fait un pas vers l'homme, ce dernier en fait deux en arrière...vers son cercueil !

Peut-être est-ce une question de perception personnelle, mais pour le moment, je n'ai jamais connu de décès proche dans mon entourage (ou alors j'étais trop petit pour m'en souvenir), donc c'est un film qui me met presque mal à l'aise, cette façon de glorifier les morts, alors que rien n'est plus beau que la vie.
Cela dit, si le sujet ne me frappe pas, je retiens quand même la prestation de François Truffaut, qui a le rôle principal, qui a une voix très atonale (proche en cela de Jean-Pierre Léaud), ainsi que celle de Nathalie Baye qui, de par sa voix enjouée, apporte par moments l'émotion qui se fait trop rare, sauf lors des derniers plans, où l'on voit la résolution d'un amour impossible.
De manière plus large, j'y vois aussi une passion de François Truffaut pour des réalisateurs déjà décédés au moment du film, sans qu'il ne s'ouvre vraiment au cinéma de son époque ; bien que j'ai plusieurs de ses livres, je l'ai entendu très rarement sur les films des années 70 ou débuts 80.

Quant à la réalisation, j'y émettrais aussi un sérieux bémol, car elle est terriblement obsolète, si figée ; ça me rappelle Les contes d'Offenbach, diffusé à la même période à la télévision. C'est d'un morne, tous ces plans fixes !
Je sais que La chambre verte est un film qui divise beaucoup chez les amateurs de François Truffaut, et je penche pour le côté négatif, ou plutôt ; je dirais que ce n'est pas pour moi.
Boubakar
5
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le 29 juin 2014

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Boubakar

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