Un éducateur dans une école primaire va être accusé à tort par une petite fille d'attouchements sexuels. Il va être la cible de rumeurs malveillantes, et ainsi devenir comme un pestiféré au yeux de tous.
Ce que j'aime dans ce film, c'est qu'il s'agit du portrait d'un homme qu'on attaque dans son honneur, sa chair. En fin de compte, la pédophilie ici n'a que peu d'importance. Ce type sans histoire, magnifiquement joué par Mads Mikkelsen, est littéralement un homme à abattre ; ses amis lui tournent le dos, il se sépare de sa compagne, il ne peut plus faire ses courses à la supérette du coin... tout ça parce qu'une petite fille de 5 ans, sans doute amoureuse de ce professeur, va inventer un mensonge parce qu'elle se sent exclue.
C'est vraiment une descente aux enfers, dont les soutiens se font rares ; son frère et son fils, qui le rejoint pour mener ce combat qui ne se fera pas sans dommages.
J'ai trouvé ça vraiment poignant par moments, avec le regard triste de Mikkelsen, qui a l'air d'attirer les ennuis, comme la scène à la supérette qui est vraiment glaçante, car il est carrément persona non grata pour faire ses courses. Après, avec du recul, l'histoire pourrait être démontée rapidement, ne serait-ce que par la scène, à la limite d'un interrogatoire, où la directrice de l'école et un psy interrogent la fillette, qu'on sent prise dans son mensonge, et qui la poussent presque à lui faire dire ce qu'ils veulent entendre. Ce sont ces moments-là que j'apprécie en fin de compte le moins.
Mine de rien, La chasse rejoint parfaitement la principale thématique du cinéma de Thomas Vinterberg, à savoir interroger une communauté, ce village en l'occurrence. Mais il y a ici un acteur vraiment magnétique, et ça fait la différence.