C'est le constat de ce film : tout le monde ment. Sauf les enfants, c'est bien connu.
Sur ces fondations un film totalement irréaliste est servi au spectateur, cela ne serait pas dramatique si le sujet ne l'étais pas. A vouloir trop montrer l'idiotie crasse de la foule, ici l'opinion publique, sur fond de rumeur (voir ma critique du film "Panique"), le réalisateur se rate en beauté.
Sans être un navet, voici une série de totales invraisemblances.
Une enfant embrasse un homme dans une garderie, réaction de l'homme : insuffisante voire inadaptée. Une simple explication ne suffisait pas, cela aurait de suite dû provoquer une mise en doute, notamment sur la famille. Ensuite : l'enfant dénonce un acte pédophile dans une structure réglementée. Réaction de l'équipe : molle. Traitement judiciaire : aucun, sauf quelques secondes où l'on est censé comprendre que des policiers, car il sont en tenue civile, viennent pour arrêter l'auteur présumé, pas de juge, pas d'avocat, sauf, encore une fois, au téléphone. Traitement médical de la victime et de l'auteur présumé : aucun, sauf un pseudo psychiatre minable dans son rôle pour pouvoir être vrai.
Agression de l'auteur présumé à de multiples reprises : sa réaction : aucune. Ah oui c'est vrai, la phrase "tu te laisse trop faire..." doit nous faire comprendre que le personnage est comme ça, c'est pourtant bien faiblard. Personne ne pourrait supporter un tel niveau de pression, même le plus mou des marshmallows. Et son fils ? Pareil : rien, aucune plainte, aucune poursuite. Le chien ? Encore pareil...
Bref ce vide, qui devait certainement être justifié par le choix de ne montrer que la vie personnelle des personnages, contribue à mon sens à justifier la réaction de la foule imbécile qui veut faire justice elle-même dans un pays où la pédophilie fait pourtant l'objet d'enquêtes plus que poussées. Traiter de cela ne pouvait pas se faire sans suivre en parallèle la vie du dénoncé et celle de l'accusatrice. Et la chasse là-dedans ? Que vient-elle faire là ? Je ne vois pas... Et pourquoi pas un titre comme : le judo. Ou encore le football. Ou bien l'escrime.
Ce tout produit un film digne de la 4ème dimension au scénario poussif et bourré d'impasses durant lequel je me suis bien ennuyé.