La Chasse est un film qui m’a éblouie par son génie et la force du sujet qu’il traite : la pédophilie.
En effet, le film, sur moins de deux heures, nous plonge dans le quotidien de Lucas, homme solitaire et ordinaire d’un petit village danois, anciennement enseignant et maintenant responsable dans un jardin d’enfants, dont la vie bascule le jour où il est accusé de pédophilie envers un puis plusieurs enfants.
Le film traite d’un sujet tabou, et ce, de façon très habile. Ici, il n’est pas question de la pédophilie et de la religion, sujet on ne peut plus polémique en ce moment; il traite d’un homme ordinaire que l’on prend immédiatement en affection (tel a été mon cas) par sa simplicité et son naturel. Ici, on sait que Lukas n’est pas coupable, nous sommes les seuls défendeurs de sa cause.
Je suis passée de larmes d’énervement à des larmes d’émotion.
De plus, le film nous prive totalement du domaine juridique : on ne voit pas un policier, un juge, un avocat. Simplement un présumé pédophile dans un village où les rumeurs vont trop vite.
Le film nous questionne, non pas sur les erreurs du système judiciaire, mais de la justice « populaire » disons. De la vengeance, du rejet d’autrui, de la rumeur. Le film prend toute sa force dans le jeu des acteurs absolument fantastique : incompréhension, rage, colère, tristesse, solitude, tout se ressent.