'Der Untergang' est surtout connu pour le meme détournant la fureur de Hitler face à ses généraux en pleine débâcle militaire. Réduire cette œuvre de 2h30 à cette seule séquence est injuste, malheureusement le film manque de contenu véritablement historiquement passionnant.
Peut-être le film aurait-il mieux fait de présenter les différents personnages (même si le film était originellement adressé à un public allemand probablement plus renseigné). Si certaines figures sont bien connus du grand public, de nombreux hauts responsables du NSDAP auraient mérités d'être introduits plus en détails au spectateur. Il en résulte un défilé de personnages pour lesquelles on a du mal à cerner le degré de lucidité et d'implications dans les horreurs du régime.
Parce qu'il ne faut pas se leurrer : 'Der Untergang' se transforme vite en jury populaire. On est clément pour les personnages qui nous sont les plus sympathiques (le Professeur Schenck, Hermann Fegelein ou encore Albert Speer) alors qu'on souhaite le pire destin aux hommes qui s'entêtent à soutenir le Führer. Mais notre opinion est limité à ce que le film veut bien nous montrer, et même à la manière dont il nous le montre (Hermann Fegelein était en réalité le chef de la SS). De même, difficile d'imaginer que le personnage principale de Traudl Jung n'était qu'une secrétaire innocente. Néanmoins, le témoignage de la concernée en introduction questionne notre jugement.
Quoi qu'il en soit, le récit a également l'intérêt de mettre en lumière l'effondrement auto-destructeur du IIIème Reich. Le narcissisme de Adolf Hitler qui condamne Berlin plutôt que de capituler, les déchirements entre les dirigeants du parti, la ferveur fanatique des civils, de la famille Goebbels et de l'état major qui refuse de se rendre même après la mort du Führer sont autant de détails historiques fascinants. Pour autant, l'oeuvre manque de rythme, et se complait dans des dialogues romancés dont on peut douter de la véracité.
Le dernier argument de l'oeuvre, c'est un casting très convaincant compte tenu du sujet compliqué. Il y a évidemment Bruno Ganz dont la performance en Adolf Hitler affaiblie est entrée dans l'imaginaire collectif, mais aussi la sympathique Alexandra Maria Lara, Christian Berkel (à l'opposée de son rôle dans 'Zwartboek') ou encore Urlich Matthes.