Piège de cristal à la Maison Blanche

J'avais ce film ainsi que sa fausse suite la Chute de Londres dans ma box depuis plusieurs mois, je me suis farci les 2 films à la suite pour faire un peu de place ; pour expédier 2 films bourrins me direz-vous ? pas du tout, cette action fut motivée par une perspective de plaisir au premier degré, de voir de l'action certes au ton qui peut sembler bourrin, mais revoyez certains films des années 80, et vous verrez qu'on est en terrain connu, car indéniablement, Antoine Fuqua a je pense, voulu rendre une sorte d'hommage au film d'action de cette décennie que j'ai bien connue et aimée.
De plus il marche carrément sur les plates-bandes de McT puisque son film lorgne énormément vers Piège de cristal (un mec des forces spéciales qui se retrouve un peu piégé à l'intérieur d'un bâtiment et qui doit dégommer des terrosistes), peut-être avec moins d'humour, encore que Butler balance 2-3 répliques assez drôles, mais il est vrai sans la coolitude de Bruce Willis, il donne plutôt dans l'ironie crue et l'action brutasse, après tout, il n'a pas été Leonidas pour rien.
Au vu de ces revisionnages, je me suis bien marré et je me suis bien diverti car c'est le but principal de cette Chute de la Maison Blanche, et j'ai envie de défendre ce film comme j'en ai l'habitude dans ces colonnes, ses notes ne sont pourtant pas ultra négatives, c'est assez partagé, j'ai vu autant de 4 ou de 3 que de 7 et même des 8... et je peux comprendre qu'on puisse détester ce genre de film, je n'en veux à personne, mais moi j'aime bien.
Ce qui est tout d'abord ahurissant, c'est de voir un commando terroriste certes ultra surarmé et surentrainé se rendre maître en 13 minutes d'un des endroits les plus sécurisés au monde, il y a donc là dès le départ une anomalie, c'est parfaitement invraisemblable, mais justement le job de Fuqua est de nous faire croire que ça puisse se faire, et grâce à des scènes très réalistes, il y parvient, je pense notamment à l'attaque du début extrêmement violente, ça canarde dans tous les coins et ça tire au bazooka sans problème, ça envoie donc une sacrée dose d'adrénaline, y'a pas à dire, Fuqua se prend un peu pour Michael Bay. Ces 2 éléments passés, ça peut déranger de se dire que c'est aussi facile, comme de voir mon Gerard Butler qui fait mouche à chaque coup et qui dégomme du terroriste à tout va... mais bon, c'est un film d'action, avec un héros à la Rambo, je l'accepte comme tel.
Ce qui est plus énervant, c'est le message patriotique qui encore une fois peut faire grincer des dents, voir le symbole même de la nation américaine démoli et souillé par de vilains Nord-Coréens qui plus est, et voir le drapeau en lambeaux, avec des couplets ultra ricains par-ci par-là, un discours final du président, tout ça m'agace un peu, mais bon, c'est un film américain, et après tout, Fuqua ne fait pas comme Emmerich ou Bay dans ces grosses daubasses que sont Independence Day ou Armageddon où l'Amérique était la seule à sauver le monde, en faisant passer les autres nations pour des merdes. Ici, on est dans un lieu symbolique de la nation US, et Butler ne doit sauver que les gens qui s'y trouvent, le reste du monde n'est pas concerné, le message passe donc mieux.
En plus, on a droit à un cast de grande qualité qui se prête au jeu : Rick Yune hérite du rôle du méchant, froid et déshumanisé (en somme, l'Asiatique vu par les Américains), Robert Forster est un militaire obtus (il y en a toujours un dans ces films), Morgan Freeman assume avec pondération son rôle de président intérimaire, Dylan McDermott incarne le traître (il y en a toujours un aussi), Angela Bassett est la bonne secrétaire d'Etat (rôle classique aussi), Aaron Eckhart incarne avec conviction le président malmené, et Gerard Butler est le héros magnifique qui castagne, dessoude et sauve tout le monde, youpi ! Seuls Cole Hauser, Ashley Judd et Radha Mitchell ont des rôles sacrifiés, il en faut aussi.
Au final, je considère que c'est du cinéma explosif et sévèrement burné, avec scènes d'action, rebondissements spectaculaires et un décor bien reconstitué destiné à être détruit, du blockbu au ton de série B parfaitement assumé, il en faut aussi pour tous les goûts.