Il y a cette constance quasi psychotique du cinéma américain d'action à raviver la flamme du 11 septembre 2001, à perpétuer sans cesse les mêmes massacres, les mêmes atrocités, comme pour rappeler à son bon peuple toutes les raisons qu'elle peut avoir à surrenchérir systématiquement dans la course à l'armement.

Les Etats-Unis d'Amérique sont attaqués, et Hollywood n'épargne personne : le Président a du mourir une bonne centaine de fois, sans compter les autres membres de l'exécutif. Ultime symbole du pouvoir, de la liberté, garant de la démocratie, il faut faire tomber le Président et les symboles du pouvoir : la Maison-Blanche, son armée de bodyguards du Secret Service, le bunker imprenable, le super code magique qui fait exploser toutes les têtes nucléaires du pays.

Dans La chute de la Maison Blanche, tous les codes sont respectés à la lettre dans un enchaînement quasi académique, laissant l'imprévisibilité absente du scénario, dont l'on connaît déjà parfaitement la construction en ayant vu la bande annonce ou tout simplement lu le pitch.

On passera sous silence l'ensemble des inépties et des invraissemblances, au risque de devoir brûler l'ensemble du script, pour ne glorifier que le héros américain représenté par Gerard Butler, cet homme extraordinaire capable de l'impossible, qui réussit là où tous échouent, et qui réussi à sauver l'Amérique, son drapeau, son Président. Et qui sauve même, osons-le franchement, l'ensemble de la planète et de l'espèce humaine en évitant la guerre mondiale nucléaire qui se profilait en filigrane.

Alors bien sûr, La chute de la Maison Blanche est un film totalement irritable, vu et revu, sans aucune originalité, ayant fait le deuil de la crédibilité. Bien sûr, ce film est mauvais de bout en bout, il ne fait la part belle à aucun talent artistique : musique, jeu d'acteur, photographie, effets spéciaux, caméras... tout est banal. C'est mauvais mais j'ai adoré, comme les fumeurs adorent ces cigarettes qui les ruinent et puis les tuent, j'ai adoré comme tous ces mauvais films d'action qui se savent d'une fadeur sans égale, mais dont le seul talent réside dans le spectacle qu'ils nous offrent. Parce qu'on s'en prend plein la gueule, que ça défouirraille de partout, et qu'à vrai dire on ne venait pas chercher autre chose. Alors bien sûr, j'ai passé un bon moment.
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le 21 mars 2013

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Brice B

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La Chute de la Maison Blanche
drélium
1

Dragée...

Il y a du niveau là, trop de niveau, ça explose le niveau même. Vu qu'il y a de l'action too much assez régulière, ça devrait tourner entre 5 et 6. Ça pourrait même se rapprocher d'un "The Marine"...

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