House.

Voulant probablement concurrencer la firme britannique Hammer sur le terrain de l'horreur gothique en technicolor, les américains de chez American International Pictures inaugurèrent avec "La chute de la maison Usher" une série d'adaptations des écrits d'Edgar Allan Poe, mises en scène par le roublard Roger Corman.

Sur un script signé Richard Matheson, "La chute de la maison Usher" tente comme elle peut de transformer la courte nouvelle de Poe en un long-métrage d'épouvante de près d'une heure et demie. Grâce à la plume de l'auteur de "Je suis une légende", les personnages trouvent une véritable épaisseur et le rythme tien la route malgré quelques longueurs inévitables.

D'avantage que l'effroi, c'est un malaise profond qui étreint le spectateur devant cette étrange malédiction et la morbidité qui imprègne tout le film, dont la principale qualité reste avant tout l'ambiance pesante, un superbe scope jouant magistralement avec la couleur et l'interprétation fiévreuse de Vincent Price.

Même si elle est loin d'atteindre les sommets de l'épouvante gothique, cette adaptation du classique de Poe reste un bel écrin et témoigne d'une époque où Corman tentait encore de faire du véritable cinéma avec peu de moyens, n'hésitant pas à expérimenter comme il le prouve lors d'une dernière bobine aussi psychédélique que dérangeante.