Un clown

Moi, je milite pour qu’on puisse rire de tout et se moquer. Tant que c’est bien écrit, tant qu’il y a une chute, tant qu’il y a une morale, peu importe tant qu'il y a une finalité. Mais pas de la façon d’El Atrassi. Car Mustapha est une ordure dont l’humour repose sur des réflexions de connards vénéneuses, à l’image de ses interviews télévisées.

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Son spectacle n’est qu’une blague sans cesse ponctuée de «j’te jure» quand il n’y a que des anecdotes fakes faites et refaites. Vous aurez le droit à ses fausses histoires au camp de naturiste et aux manifestations, où il tournera chacun au ridicule comme une hyène qui n’a que la moquerie pour provoquer quelque chose.

Vous aurez également droit à ses blagues sur les pigeons de Paris. «Mdr à Paris les pigeons n’ont pas de plume ! Mdr à Paris les pigeons ils ont des bracelets électroniques !», tout en justifiant que c’est parce qu’ils sont sortis de taule. Au cas où que son public soit, à son image, trop con. Rien n’est fin, et son personnage (?) de connard ne justifie en aucun son humour de ségrégation.

Moi, je veux qu’on rit de tout, tant que c’est bien fait. Par exemple, Ricky Gervais, avec son personnage de The Office, nous conseille «en cas d’attaque d’un groupe de noirs de leur jeter un ballon de basket». C’est saugrenu, raciste, imagé et fin de vanner sur ce leurre. Mustapha, lui, dirait «d’aller les niquer et de leur jeter un savon car ils puent leur race».

Ce one-man show, relayé par Netflix, fait de la peine et est une expérience profondément obscurantiste ainsi que régressiste d’un sombre clown n’arrivant même pas à la cheville de celui d’M6.