Désormais un classique de la comédie française fin de siècle.


Calquée sur la comédie ZAZ, faite de pastiches, de détournements, de calembours faisandés, de grossièretés en tout genre et surtout des absurdités les plus énormes possible, elle met en scène pour la première fois le trio "survivant" des Nuls (mais Bruno Carette n'est pas non plus oublié avec un insert de Misou-Mizou en hommage).


D'une certaine manière, la culture américaine est souvent à l'honneur. Les Nuls, comme la France, en sont imprégnés. Les codes filmiques lorgnent du côté de du cinéma hollywoodien : les clins d'œil, les parodies de films policiers, horrifiques ou même romantiques pullulent.


Cependant, il ne faut pas non plus exagérer. Ce substrat américain laisse pleine place à l'humour franchouille : les jeux de mots vont bon train tandis que les parodies de pub rappellent que les Nuls sont bien issus du creuset télévisuel français. Certains gags comme "Loulou, oui c'est moi" passeront à l'as pour les étrangers. Donc oui, comédie potache, mais comédie bâtie sur une culture populaire très française. D'ailleurs, beaucoup d'autres gags peuvent même passer inaperçus pour les jeunes générations qui n'ont pas biberonné aux Objectifs Nuls ou Les Nuls l'émission, qui ne connaissent pas l'univers culturel des années 80/90 (publicités, JTs régionaux, etc.). Par conséquent, la cité de la peur est aussi un document qui reste marqué par son temps.


On ne va pas s'attarder sur le scénario qui n'est qu'un bon prétexte à la rigolade en ribambelle de gags, de caméos de nombreux comédiens, français pour la plupart.
Reste tout de même que cette histoire a un bon équilibre, bien maîtrisé, très agréable à suivre. Pas d'ennui possible grâce au rythme toujours trépidant.


Les comédiens sont bons également. Je viens juste de voir coup sur coup deux films avec Alain Chabat et cet homme est très bon acteur, au jeu singulier, à nul autre pareil, très comique, physiquement comique.


Et c'est donc un plaisir sans cesse renouvelé à chaque revoyure, ce film est désormais incontournable car indémodable, malgré son empreinte chronologique profonde. J'adore ! Définitivement, j'adore!


http://alligatographe.blogspot.fr/2015/06/la-cite-de-la-peur-nuls-chabat.html

Alligator
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le 4 févr. 2013

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