Si l'on devait sortir trois films de la carrière de Joseph L. Mankiewicz, les gens citeraient probablement Le Limier, Eve et cette Comtesse aux pieds nus. L'histoire évoque celle d'une femme, danseuse de talent en Espagne, repérée par des gens d'Hollywood et qui débarque aux USA comme actrice où elle n'y fera pas long feu, décédant quelques mois plus tard.
L'oeuvre commence par l'enterrement de la dame, où beaucoup d'hommes sont présents. Parmi eux, on retrouve le personnage joué par Humphrey Bogart, réalisateur dans cette histoire, qui a eu l'opportunité de tourner avec l'actrice. L'homme reste en retrait. Mais on le sent dans tous les cas très attristé.
J'aime assez bien la façon dont le film va présenter le personnage féminin à travers les hommes présents dans ce cimetière. Je ne reviendrai pas trop longuement sur les prestations de Humphrey Bogart et Ava Gardner, tout simplement excellents. Le jeu de Bogart est d'un naturel à toute épreuve.
L'oeuvre débute formidablement bien dans ce café, ça discute, ça palabre, il y a des jeux de pouvoir et il y a surtout un seul personnage, le cinéaste, qui va s'intéresser à la personne de la comtesse - qui ne l'est pas encore à ce moment-là - et non pas à l'argent qu'elle pourrait rapporter ou à ce qu'elle peut représenter.
Et tout le film ne montre que cela, des hommes qui gravitent autour mais qui ne voient en elle que le moyen de vivre avec honneur, de gagner de l'argent, etc. La femme-objet par excellence mais un seul homme pour l'aimer et la voir comme un égal.
Je regrette surtout que le film se perde énormément en discussion en tout genre, pour représenter un milieu. Après les différents passages du bar, il a fallu que je m'accroche au moins une bonne heure pour ne pas lâcher définitivement le film... C'est un peu le pêché des films de cette époque, c'est de bavarder de trop.
Dommage car en terme de fond, l'oeuvre était vraiment très intéressante. Dommage que la forme m'ait parfois paru un peu pénible.