LA CRÈME DE LA CRÈME – 13/20
Avant la Crème de la Crème, Kim Chapiron avait réalisé 2 films. L’affligeant Sheitan et le puissant et très réussi Dog Pound. Où se situe son nouvel effort ? Encore ailleurs, serait-on tenté de répondre. Car le seul point commun qu’on peut leur trouver, c’est une vision chaque fois particulière de la jeunesse : foutraque et bordelique dans Sheitan, rageuse et violente dans Dog Pounds, cynique, insouciante et désabusée dans la Crème.
Dans son dernier film, Chapiron démontre une nouvelle fois la belle maturité qu’il avait exprimé dans Dog Pound et qu’on était à mille lieux de deviner après Sheitan. Indéniable faiseur, il maîtrise son art et lui insuffle idées, rythme et style, réussissant fréquemment à créer de la tension par un montage nerveux et une utilisation très appropriée d’une bande son electro pop.
Malgré une installation un poil caricatural (mais pas tant que ça, les Lacs du Connemara sont plus vrais que nature), Chapiron ne passe pas à côté de son sujet, la modélisation économique de la choppe. Le propos est clair et fluide, ça fonctionne. Le jeune réalisateur a également le bon goût de ne pas tomber dans le graveleux (contrairement à ce que pourrait laisser penser l’affiche), pour rester concentré sur le développement et la croissance de leur petite entreprise. Quelques faiblesses dans le jeu des acteurs peuvent alourdir le propos, mais dans l’ensemble ça tient très bien la route.
Et le France découvre avec la choupinette Alice Isazz son Ellen Page.
Kim Chapiron poursuit donc son parcours iconoclaste, tout en nous encourageant à continuer à le suivre à l’avenir. On n’y manquera pas.