Les deux qualités du film : rythme et bons acteurs (naturels et crédibles.)
Son problème majeur c'est qu'en n'étant ni un drame ni une comédie, il se revendique comme une peinture réaliste. Un instantané de la jeunesse dorée des grandes écoles. Ce film et ce sujet auraient pu passer dans une forme de caricature vers le tragique ou le rire, ils posent problème en garant de vérité.
Il y a tout d'abord l'image des hommes/garçons, bien stéréotypale (BAISERBAISERBAISER), c'est pas franchement flatteur/novateur/réaliste.
Ensuite le tableau des écoles de commerce et de leurs étudiants... Je ne m'attarderai pas sur ce point, je ne suis pas spécialiste et d'autres l'ont fait (@JakeElwood - t'as remarqué le nom de famille du fameux Louis... j'ai bien rigolé ^^) La description à la Mean Girls des clubs étudiants m'a un peu désolée quand même. Je signalerais aussi que parler de misère sexuelle dans un des rares domaines d'étude relativement mixte n'est pas forcement très intelligent.
La représentation des femmes dans le film est extrêmement misogyne.
Considérer que des étudiantes de grandes écoles de commerce sont uniquement à la recherche d'un bon parti, du mec que tout le monde veut, c'est affreusement primaire. On pourrait considérer aussi que les esseulés n'ont pas su les attirer, on partirait d'une base plus saine... Ah non pardon, ça doit coller aux lois du marché !
De toute façon on ne voit guère ces étudiantes convoitées... C'est pas comme si leur personne nous intéressait.
Autre problème : pour un pourfendeur de l'élitisme, le réalisateur a une vision bien condescendante des milieux sociaux modestes. La première fille qui se laisse approcher est crédible, pour le reste... J'ignore dans quel monde il vit, mais si moi et mon air dédaigneux, nous allons expliquer longuement à la fille de Copifac que sa vie est pourrie qu'elle a plus qu'à écumer les soirées étudiantes pour essayer de lui donner un sens, je vais me faire insulter.
On est pas dans un pays en développement, une française lambda est rarement désespérée par son job au point de faire une transition immédiate vers la prostitution. Une jolie fille peut sortir sans se faire payer. Elle appréciera également qu'on ne considère pas que son physique est son seul attrait. Les femmes !... je vous jure... jamais contentes !
Dans Risky Business, film que je n'aime pourtant pas, les filles sont déjà prostituées, c'est plus crédible. C'est aussi une comédie, pas une soi-disant critique sociale...
Pour ne pas avoir l'air glauque - idée de génie - c'est la fille qui approche les cibles potentielles. Super ! maintenant je n'ai plus du tout l'impression que ce sont encore les hommes qui prennent le contrôle du corps féminin.
Cette mercantilisation des êtres humains n'est pas examinée une seule fois, les seuls malaises déontologique durent 30 secondes chacun (et si c'était Kelly qui le faisait ? et si la fille que j'aime le faisait ?) et obéissent à d'autre motifs que la dénonciation (intrigue romantique, discours follement osé sur le mariage.)
La fille de la parfumerie est très mal écrite, elle sort d'une pub Dolce&Gabbana, elle n'a pas une seule réplique réaliste.
Je pourrais continuer pendant des pages...
En somme :
- milieu mal choisi, les écoles d'ingénieurs, évoquées, auraient sans doute été plus pertinentes du fait du déséquilibre de leurs effectifs.
- personnages féminins prétextes sans aucune profondeur sur un sujet qui aurait exigé un traitement particulièrement soigné.
- aucun approfondissement du propos.
= voyeurisme gratuit !