Croisière fatale.

Un marin sans emploi sauve une femme d'une agression et pour le remercier, son mari l'invite à une croisière reliant Cuba à San Francisco. Bien entendu, ce marin, joué par Orson Welles, va tomber amoureux de cette blonde sculpturale, Rita Hayworth.

J'avoue avoir passé un très bon moment, mais j'en suis ressorti avec une légère déception, car à la vue de sa réputation délirante, je m'attendais à quelque chose de la hauteur d'Assurance sur la mort.
J'y pensais parfois, avec cette intrigue où un ami du mari demande à Welles de le faire croire qu'il a tué en échange de 5000 dollars, mais il n'y a pas le génie de Billy Wilder derrière la caméra.
Alors certes, c'est très bien filmé, on retrouve l'obsession du réalisateur pour les cadrages penchés ou la caméra au ras du sol, la divine Rita Hayworth en blonde platine et cheveux courts (qui divorçait alors de Welles), la fameuse scène des miroirs, mais ça ne m'a guère passionné.

De ce que j'ai compris, le Studio, consterné par les dépassements de budget et le traitement réservé à Hayworth, leur star maison, a remonté le film, tourné de nouvelles scènes sans le consentement de Welles, qui a par ailleurs renié le tout. Un peu comme La splendeur des Amberson qui fut détruit par la RKO, alors que Welles aurait pu s'y opposer, mais laissa faire...
Il en résulte une atmosphère, celle de Cuba, des rues asiatiques, un combat dans un bureau très bien filmé, la sublime photographie de Rudolph Maté, mais ça ne sauve pas la légère déception qui m'a parcouru, un manque d'intérêt...