Une autobiographie imaginaire et poétique sur les lieux qui virent naitre le réalisateur, d'une éducation à la dure par un père cruel et implacable, admirateur de Staline, à peine adoucie par une mère qui ne s'exprime qu'en chantant et voit dans son fils la réincarnation de son père tombé dans un tonneau d'alcool. Dans cette relecture baroque et surréaliste, le père parcourt le long et compliqué chemin de l'ignominie à la rédemption en ourdissant le projet d'éliminer le dictateur. Une partie du film qui le tient éloigné de son village, le fait devenir soigneur du cheval du despote et s'avère longue, développant une argumentation politique dont la banalité contraste avec l'extravagance qui a prévalu jusqu'alors, nous faisant côtoyer une galerie de personnages et de freaks dans une ambiance à la Fellini. Objet singulier, à la fois dérangeant et captivant, qui prouve une liberté totale de création pour parvenir à l'idée de la réinvention comme échappatoire salutaire. En confiant le rôle de son père à son propre fils, le cinéaste continue à brouiller les pistes.