Revenons sur un film entre guillemets "capital", pour la carrière de Matthew McConaughey : La défense Lincoln. Le film sort au cinéma juste après la romcom sans originalité Hanté par ses ex. Matthew McConaughey, à cette époque n'avait plus vraiment "marqué" le public, depuis Dazed & Confused de Richard Linkalter.
À l'exception de quelques rôles dans des films marquants comme le sous estimé Contact de Robert Zemeckis, EdTV, un sous Truman Show, ou encore Amistad mauvais film, à la réalisation toutefois exceptionnelle de Spielberg, l'acteur est catalogué comme le beau gosse sans réel charisme finissant systématiquement par montrer son torse musclé, rien de plus.
Avant de commencer la critique, je tiens à noter que je découvre ce film après avoir observé le renouveau de l'acteur, à travers les rôles géniaux de Rust Cohle, Mud, Dallas (Magic Mike), Killer Joe, Ron Woodroof, Mark Hanna, et même sa participation aux spots publicitaires pour la marque Lincoln. Je pense donc être à même de juger sa prestation avec objectivité, en regard de ce que l'acteur a déjà pu proposer en termes d'interprétation.
Donc, La Défense Lincoln (The Lincoln Lawyer en V.O. titre beaucoup plus évocateur) suit un avocat de la défense, Mick Haller.
Son job, est par conséquent, de défendre les accusés quelque soient leur crimes. Le film raconte son implication au sein d'une affaire relativement banale : un gosse de riche est accusé d'avoir molesté une jeune femme.
Le film, lui repose sur deux choses. Son scénario, et Matthew McConaughey. La réalisation, évacuons le tout de suite, n’a rien d’exceptionnel. Brad Furman se contente de retranscrire l’imagerie télévisuelle actuelle, qui associe une photo chaude à la ville de Los Angeles, use d’effets « à la mode » (en 2011 en tous cas), de zooms/dezooms ou encore de tremblements d’image insupportables. Reconnaissons lui tout de même, en plus de quelques tout-petits plans séquences correctement chorégraphiés, deux plans particulièrement réussis bien que succincts : la sortie des deux avocats du bureau du juge, et un autre plaçant avec précision plusieurs personnages sur le même plan avec un sens du cadrage assez subtil.
Une réalisation sans éclat, mais réellement efficace.
Le scénario quant à lui, est un exemple de précision.
Après une présentation exhaustive de Mick Haller s’inscrivant pourtant dans un laps de temps très court, il embraye sur l’enquête. Celle-ci, ne constituera pas une surprise pour les habitués du genre… Seulement la puissance du script est d’être patient. De présenter les différentes pièces du puzzle, et de déplacer progressivement les enjeux.
Qui est Mick Haller ?quelle est sa personnalité. Quel est son nouveau cas? Qui en est la victime, qui en est le coupable ? Le coupable est-il le coupable… Qui devons nous croire ?
Intelligemment, on passe d’une interrogation à une autre jusqu’à comprendre de quoi il s’agit réellement… De manipulation. À partir de ce moment, le script de John Romano (adapté de Michael Connelly) se charge d’établir lentement un vainqueur à cette partie d’échec haletante.
Puis, Matthew McConaughey. Présent dans chaque plan du film, il est le véritable liant de l’histoire. C’est par lui que les autres rôles existent, car il leur »donne » littéralement la réplique. C’est lui qui sert la réalisation, par son jeu précis qui semble diriger la caméra, c’est lui qui guide le scénario, l’oriente à chacune de ses interventions… Il réussit à rendre extrêmement complexe, en étoffant par de tout petits détails, un personnage pourtant assez caractérisé. Matthew McConaughey, comme souvent, comprend mieux le film que son réalisateur ou ses scénaristes… Il permet à La Défense Lincoln d’être plus qu’un vulgaire téléfilm de procès à gros budget, un film référence en matière de procedurial spectaculaire. (...)
L'intégralité de notre avis sur The Lincoln Lawyer, sur Le Blog du Cinéma