THE LAST HOUSE ON THE LEFT (1972)
La Dernière maison sur la gauche, réalisé en 1972 par le mythique Wes Craven, surtout connu pour Les Griffes de la nuit (A Nightmare on Elm Street, 1984) et Scream (Scream, 1996), est un film fascinant à bien des égards.
Le film, ayant fait polémique pour sa violence absolument inouïe à l’époque, et qui fut interdit à l’exploitation pendant trente ans au Royaume-Uni, c’est à dire jusqu’en 2002, est (et ce malgré une bande annonce bien nanardesque comme il faut) un grand film, et ce pour plusieurs raisons.
L’histoire, se déroulant sur deux jours et deux nuits, et celle de deux filles vivant dans la campagne de l’Etat de New York, Phyllis Stone (Lucy Grantham) et de son amie, Mari Collingwood (Sandra Cassel). Avec cette dernière, qui fête ses 17 ans, Phyllis se rend en ville assister à un concert. Les deux filles, cherchant un peu de drogue pour s’amuser, se feront capturées par un groupe de psychopathes en cavales. Alors que la police et les parents ne s’inquiètent pas, pensant à un besoin de liberté de la part des deux filles, celles-ci se font violer puis torturer physiquement et psychologiquement jusqu’à mort s’ensuive. Les quatre criminels, étant tombés en panne, se font héberger par un couple américain modèle, qui n’est autre que celui des parents de Mari. Ceux-ci, comprenant ce qui est arrivé à leur fille, décident de se venger…
On voit remarquera tout d’abord une bande originale extraordinaire, composée et interprétée par David Hess, qui s’approprie dans le film parfaitement le rôle du terrifiant Krug, chef du groupe de meurtriers, et qui donne une identité toute particulière au film. Cette bande originale, qui accompagne parfaitement les scènes de suspens avec une musique ressemblant fort à ce que pourrait faire Led Zeppelin, provoque aussi à des moments un effet de décalage, tellement certaines musiques sont drolatiques (mais tout de même de grandes qualités) dans leurs tonalités et contrastent avec la violence des images qu’on a devant les yeux.
Le film, d’ailleurs, oscille entre deux ambiances tout à fait opposées ; la comédie pure et le slasher. Il faut dire que ces deux atmosphères sont correctement mélangées et leur rassemblement ne nuit pas à la globalité de l’ambiance du film, et même appuie la violence. Cependant, je tiens à préciser que le film ne manque pas de scènes entièrement comiques ou entièrement dramatiques.
Les jeux d’acteurs sont dans l’ensemble bons et même parfois très bons, comme ceux de Fred J. Lincoln ou de David Hess, aucun ne m’a sauté aux yeux pour être mauvais, et ils s’accordent bien à l’ambiance de folie qui règne dans ce film, aussi appuyée par l’ambiance sonore qui témoigne d’une véritable volonté du réalisateur qui n’est pas un simple « yes man ».
Même dans des conditions optimales, l’image du film est assez mauvaise, avec un grain très prononcé, même pour un film de cette époque, ce qui reste tout de même acceptable étant donné que c’est le premier film du réalisateur.
La Dernière maison sur la gauche, en plus d’être le premier de la longue filmographie de Wes Craven, est, comme Mad Max premier du nom, une histoire qui nous parle de la sauvagerie qui se cache en chacun de nous, et n’est pas présente seulement dans les « monstres », même si elle est plus visible dans ceux-ci…