La dernière marche nous raconte l'histoire d'un jeune condamné à mort pour avoir tué deux jeunes et avoir violé une jeune femme, et de la relation qu'il entretient avec une soeur qui lui apporte de l'aide et de la compagnie en attendant la fin.

En 2003, Alan Parker nous montrait déjà, dans La vie de David Gale, l'extrémisme de certains états du gouvernements américains qui pratiquent la peine capitale. Son parti pris était de nous conter la vie d'un innocent qui a travers sa cause, a milité contre la peine de mort. En faisant ce choix, il a prouver avec des arguments presque irréfutables que la peine devrait être abolie. Tim Robbins a lui choisit une autre manière de le montrer en mettant en scène un homme, porté par un énorme Sean Penn, tout sauf innocent, raciste, haineux, fanatique d'Hitler, complètement détestable, ce qui, je trouve, rend son plaidoyer contre la peine de mort encore plus fort. Le personnage de Susan Sarandon est très intéressant et notamment les comportements qu'ont les différents personnages avec elle tout au long du film. Je pense qu'à travers elle, à travers son impartialité, sa neutralité totale, Tim Robbins a voulu nous montrer un espèce d'idéal utopique de la justice.

La critique que fait Tim Robbins au gouvernement américain et à la justice américaine n'est pas seulement à propos de la peine de mort mais aussi contre cette société capitaliste où règne la corruption, où tout peux s'acheter, même la justice, le fait qu'on s'en sorte toujours aux Etats-Unis lorsqu'on a de l'argent. Le film est vite résumé dans la tirade de l'avocat de Sean Penn : "Mesdames et messieurs, soyons francs, les riches sont rares dans le couloirs de la mort. Matthew Poncelet est là parce qu'il est pauvre. Il a dû se contenter d'un avocat commis d'office qui n'avait jamais défendu de crime capital, un amateur. La sélection du jury a duré 4 heures, le procès, 5 jours. L'avocat n'a fait objection qu'une seule fois. Si Matthew avait eu de l'argent, il aurait pu engager les pontes du barreau. Ils auraient pris de grands enquêteurs, un expert en balistique, un psychologue aurait établi le profil des jurés souhaitables et soyez certains que Matthew Poncelet ne serait pas ici pour demander que sa vie soit épargnée. La condamnation à mort, elle existe depuis des siècles, on a enterré des personnes vives, coupé des têtes, brûlé en place publique... De nos jours, nous avons chercher des manière plus "humaines" de tuer les indésirables. Il y a eu les pelotons d'exécution, les chambres à gaz, mais maintenant nous avons créé l'instrument le plus humain de tous : l'injection létale. On sangle le condamné, piqûre n°1 : l’anesthésie, la piqûre n°2 bloque les poumons et la piqûre n°3 arrête le coeur. On le met à mort comme un vieux cheval. A son visage, il s'endort, mais ses organes vivent l'apocalypse. Nous ne savourons pas la vengeance lorsque les organes d'un être humain se crispent. Nous sommes assis, nous approuvons : "Justice est faite."".

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le 3 mars 2015

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InWes .

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