Who's bad ?

Une adaptation de Níkos Kazantzákis qui brûlait entre les doigts de Scorsese depuis un moment. Un livre qui avait déjà suscité des mouvements violents par la ferveur des catholiques. Paul Schrader attitré au scénario ainsi que l'ensemble de la production vont avoir la tache difficile de porter ce projet à bout de bras ( budget de 7 millions $ ). C'est l'histoire de Jésus de Nazareth qui va accomplir la mission dont on connaît. La différence est qu'il est sous l'emprise de ses pulsions ( euphorie, doute, peur, pêchés comme un homme ordinaire ) & de son salut envers Dieu. Cela va donner des embranchements quant au parcours à suivre ainsi que dans l'interprétation des personnages ( Judas est le parfait exemple ). Mon premier visionnage a été agréable pour ses rebondissements surprenant au récit ( merci Arte pour la diffusion ) mais ce second visionnage m'a conforté dans l'idée d'un manque dans la subtilité ( miracle ou/et mirage par ci puis tiraillement par là ; empressement de réadaptation sur un ensemble pourtant conséquent : 164 min ). Malgré tout, la photographie ( Michael Ballhaus ) développe des images marquant du périple ( décors minimalistes ) ainsi qu'une fluidité dans sa mise en scène ( parfois comique dans les mouvements rapides ) ; moment de flottement dès qu'on arrive à la vie humaine projetée au dernier quart du film. Un casting impressionnant ( David Bowie, le retour de Barbara Hershey & Hervey Keitel etc ) est présent mais le messie Willem Dafoe avec son physique squelettique mène la tête du troupeau. Peter Gabriel apporte son lot de percussion spirituel ( The Feeling Begins ) & ténébreux dans une période où il est au top de sa vie d'artiste. « La Dernière Tentation Du Christ » transpire l'âme perturbée d'un homme face à sa destinée ( thème cher au réalisateur ) proposant une fiction alternative étonnante d'une personnalité implantée dans l'esprit du monde entier.