Un premier film mignon par (trop) inspiré.

Ce conte poétique et fantastique relate la vie de Simon, jeune orphelin doté du pouvoir de prendre l’apparence de toutes les personnes qu’il a juste effleurées. Son destin bascule quand Thomas et Madeleine, deux enfants rencontrés à une fête de village, l’invitent à passer un week-end dans leur jolie maison surplombant l’océan. Dans de macabres conditions, Simon y trouvera à la fois l’affection d’une famille et l’amour de Madeleine.

Dès la première scène, le film s’inscrit entre fiction gentille et récit étrange avec un flashback qui n’en est pas un. Dans la veine - et un peu trop dans l'imitation - de Moonrise Kingdom de Wes Anderson et de la série Stranger things, il nous plonge dans le monde parallèle et romanesque de l’enfance avant de virer au drame et au fantastique.

Il dérange, en seconde partie, par sa dimension incestueuse et schizophrénique. La chute “un peu cousue de fil blanc“ tarde à arriver avec des rebondissements superflus dignes d’un film policier de second ordre. Ces prolongations et changements inopportuns de registres - volontaires ou pas ? - sont probablement dus aux 9 années de genèse de ce long-métrage.

Malgré quelque longueurs et lourdeurs surtout, on peut saluer au final la jolie performance des trois acteurs principaux, le brin de poésie du scénario et la beauté de certaines images de ce premier film de Léo Karmann.