Le film raconte l'ascension fulgurante sur l'échelle du ski mondial de David Chappellet (c'est une fiction), jeune fermier du Colorado devenu meilleur espoir américain pour les JO d'hiver, et ses déboires sentimentaux et professionnels avec le milieu du ski alpin. De compétitions en compétitions sur les pistes les plus célèbres du monde, en entrainements aux États-Unis comme en conférence de presse d'avant course, en visite officielle et officieuse aux sponsors, on suit le skieur se faire une place sur l’échiquier franco-autrichien de la discipline, à cette époque où le ski américain n'était pas encore, faute de moyens financier (car ils avaient déjà et le talent, et les montagnes), la nation majeure qu'elle est aujourd'hui.

C'est donc, vous l'aurez compris, du très classique sur le papier. Sur l'écran ça l'est un peu moins car, si le film est traversé de nombreuses et spectaculaires séquences de ski incroyablement filmé (par des caméras embarquées notamment) et ponctué de chutes saisissantes de réalisme, il s'attache surtout à décrire les psychologies de son personnage principal. Qu'est ce qui fait d'un champion un champion? Son égo semble nous dire Michael Ritchie (réalisateur de Votez McKay avec Redford encore en 1972). Chappellet est un skieur insolent, impétueux, surdoué, orgueilleux, ambitieux et un homme séducteur bien que foncièrement solitaire. Son entente avec ses collègues skieur du team USA et son entraineur Eugène Clair (Hackman) va évidemment s'en retrouver affecté. C'est typiquement le genre de ptit con qu'on prend directement en grippe. Et quand un matin de compétition il ne s'aligne pas au sommet de la piste, jugeant le numéro de son dossard honteusement élevé (il part dans les derniers donc avec une qualité de neige inférieure aux premiers) le restant de cordialité s'est consommé et le conflit éclate.

Outre les brillantes séquences de ski, Ritchie filme son héros de manière quasi-symbolique, quasi-christique. Le montage est particulièrement bien senti. Le film passe du silence d'une chambre d’hôtel et de l'esprit concentré et focalisé des compétiteurs à la fureur de la course, des commentaires sportifs et d'une soirée en boîte de nuit en l'espace d'une seconde et crée cette étrange atmosphère qui pèse tout au long du film. On a parfois l'impression d'avoir à faire à un western alpestre. Les hommes sont mués, se dévisagent, se jaugent et se défient. Mais ils ne parlent quasiment pas. Leur réponse ils l'a font à grand coup de carves et de tracés tendu dans la neige tamisés de la piste. Le film est meilleur que ce à quoi je m'attendais et Redford est parfait.
blig
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le 22 oct. 2014

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