Ce film me hante depuis que je l'ai vu, il y a quelques jours. La silhouette d'Irène Jacob est restée imprimée sous mes paupières, et son regard si doux. Le son pur de sa voix, transporté dans des scènes magistrales par une musique grandiose, composée par Preisner, je l'ouï encore. C'est un film envoûtant, qui marque, déjà par son thème de la double identité, de la gémellité si cher à mon coeur. Il y a une volonté de la part du réalisateur, Kiesloswki, de nous emporter dans son histoire par l'esthétisme des plans, le filtre jaune qui accompagne la pellicule, la musique aussi - déjà mentionnée. Irène Jacob trouve une grâce toute particulière à incarner deux femmes similaires mais différentes, qui sont connectées mais ne le savent pas, dont le lien est seulement découvert lorsqu'une des deux femmes meurt. La vie s'arrête pour Weronicka, alors que pour Véronique elle ne fait que commencer...
Le film offre des moments de suspension onirique (la célèbre scène des marionnettes, ou comment tomber amoureuse en un regard), de suspense aussi (le jeu de piste entre le marionnettiste et la jeune femme). Le réalisateur construit tout un travail de jeux de miroirs, reflets, comme pour symboliser le lien unissant les deux femmes, une sorte de miroir qui les refléterais.
J'ai vraiment beaucoup aimé ce film, il me faudrait le revisionner une deuxième fois pour mieux l'apprécier et appréhender son symbolisme. Courrez le dénicher pour le voir, il en vaut vraiment le coup !