Oeuvre incontournable de Marguerite Duras, La douleur est un livre en partie autobiographique prenant place durant l'Occupation. Un livre lourd qui est transformé en 33 tonnes par Emmanuel Finkiel et ses deux comédiens monotones qui s'essoufflent dès la première scène.
Un livre dans le film, un film dans le film. La voix off de Mélanie Thierry nous conte des passages entiers du livre au fur et à mesure du film. On nous lit ce qu'on voit et vice-versa. Le résultat est sans appel: une absence totale de tension, deux heures langoureuses et et répétitives. Quelques envolés stridentes de violons titillent l'oreille du spectateur comme pour lui rappeler qu'il est sensé suivre cette intrigue vaporeuse. À quelle période de l'Occupation avons-nous affaire? Impossible à deviner. Quel est le sens de cette liaison platonique entre Magimel et Thierry? Vain.
On attend. Mélanie Thierry attend son mari. Elle dit nous raconte de sa voix sobre et sec qu'elle attend son mari juste au cas ou on n'aurait pas entièrement compris qu'elle attendait. Magimel disparait de l'intrigue comme par magie, sans doute lassé de ce rôle de collabo maladroit et sans intérêt. La mise en scène est d'une imprécision permanente, floue, comme pour cacher un arrière décor vide de substance, de vie et d'envie. Le film, tout comme les parisiens sous l'Occupation, est restreint.
On décroche vite mais malheureusement pour nous il y a deux heures de douleur à patienter. Une première partie sans passion, une seconde sans trouvailles. Apologie de l'intertexualité.