Emmanuel Finkiel a longtemps hésité à adapter au cinéma le roman autobiographique de Marguerite Duras. Si les écrits de l’écrivaine sont d’une indéniable qualité, ils ne constituent pas pour autant un matériau pouvant être porté au cinéma en l’état. Que penser alors de La douleur, adaptation trop littérale du texte source ? Fondée sur l’absence d’un époux, l’attente de l’héroïne est longue, très longue, trop longue. La multiplication des plans serrés et des gros plans répétitifs aucunement fluidifiés par un montage abstrait, une narration atone abusant d’une voix-off littérale et descriptive et une atmosphère écrasante n’aident pas à l’affaire. L’argument de départ du film, sauver un époux, se perd rapidement dans une attente sans fin pour les spectateurs d’autant que le film fait abstraction du retour de l’époux pourtant relaté dans le roman… L’errance est celle aussi d’acteurs guère dirigés et qui trouvent refuges dans des rôles que nous qualifierons de « taiseux ».