J'appréhendais et j'étais, d'un autre côté, impatiente de découvrir le dernier film du réalisateur grec. Mon appréhension se fondait sur son avant-dernier film Mise à mort du cerf sacré sorti en 2017 que j'avais détesté. Cependant, le casting et le fait que ce soit un film historique à costumes m'ont donné envie de voir La Favorite et au final : je n'ai pas été déçue!
Les trois actrices sont aussi incroyables les unes que les autres (même si j'ai une préférence pour Olivia Coleman - qui a d'ailleurs gagné l'Oscar de la meilleure actrice pour son rôle - ) et le scénario est divinement bien ficelé.
À mon humble avis, ce en quoi le film est réussi c'est qu'il a été réalisé par Yorgos Lanthimos. Ce que je veux dire par là c'est que cet homme a une vraie signature, un style unique qui fait que ses films se démarquent totalement de ceux qu'on a l'habitude de voir.
Si je n'ai pas aimé son film précédent et que je n'étais pas en extase total devant The Lobster (2015), ce metteur en scène a la capacité indéniable de troubler le public et de réussir à créer des univers baignés de sa vision.
Ici, nous n'avons pas affaire avec un film historique comme les autres. Si l'on retrouve tous les codes, ils sont tous "personnalisés" par le réalisateur. Par exemple les costumes sont tous en noir et blanc alors qu'on a davantage l'habitude de voir des costumes de couleurs primaires (jaune, bleu, rouge) dans un film sur la royauté. Il a notamment choisi d'utiliser le grand angle - l'anamorphose - permettant ainsi de mettre en valeur les perspectives du décor (j'ai trouvé qu'il en avait un peu trop abusé personnellement) et surtout : les protagonistes de cette histoire sont non pas une mais TROIS femmes. Trois femmes qui ont chacune leur importance et sont fortes à leur manière.
Je tiens notamment à tirer mon chapeau à Nicholas Hoult, que je n'avais pas vu dans un film depuis X-Men : Apocalypse de Bryan Singer sorti en 2016 et que j'ai trouvé admirable en homme politique arborant fièrement son énorme perruque.