Le cinéma de Yórgos Lánthimos a indéniablement du caractère et une identité qui lui est propre. Avec son esthétique froide, ses acteurs au jeu extravagant, sa critique acerbe des travers de notre société, l'oeuvre du cinéaste grec ne peut laisser indifférent.
Pourtant, je n'ai jamais réussi à adhérer à ses créations et encore moins à la La Favorite. Durant plus de deux heures, on assiste avec la plus grande indifférence à la lutte entre deux femmes ambitieuses, Emma Stone et Rachel Weisz autour d'une reine impotente, en pleine déchéance et au bord de la folie incarnée par Olivia Colman.
Cette confrontation est toutefois sans cesse désamorcée par une mise en scène froide et prétentieuse, un humour noir et grotesque qui tombe toujours à plat et un contexte historique réduit à sa plus simple caricature.
Les trois actrices elles-mêmes ne semblent pas parvenir à s'extirper de cette atmosphère où la vérité des sentiments, la violence des ambitions et la sensibilité des émotions sont annihilées et réduites en sourdine. Ne restent plus que l'ennui et le sentiment d'avoir perdu son temps.