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Un casting très prometteur, un auteur plutôt affirmé malgré ses hauts et ses bas et une volonté de revisiter Fenêtre sur cour, à priori, on était plutôt hypé par le concept de La Femme à la fenêtre. Le problème c'est que des acteurs, ça se dirige et qu'un hommage, il faut en faire quelque chose.


On attaquera donc par le casting : ses prestigieux membres ne sont pas métamorphosés en mauvais acteurs, il est mal utilisé. Amy Adams au fond du trou est excellente mais son personnage ne suscite, malgré toute l'intention qu'elle y met, que peu d'empathie et beaucoup d'incompréhension voir de répulsion. Julianne Moore, Anthony Mackie, Gary Oldman et Jennifer Jason Leigh ont quant à eux entre une et trois scènes chacun.


Le scénario contient pléthore de fusils de Tchekhov stabilotés qui font souvent soupirer et les quelques surprises de ce thriller semblent artificielles. Surtout, le film est complètement détruit par l'envie de faire mumuse de son réalisateur qui multiplie les effets de manches et en réussit très très peu, le reste étant particulièrement agaçant. A vouloir se prendre pour le David Fincher (déjà trop démonstratif) de Panic Room, Joe Wright se perd et oublie son histoire. Pire, il joue de la référence absolument pas subtile en citant des passages entiers du même film (Fenêtre sur cour donc) sans jamais ni détourner l'original ni jouer avec son public.


Il y avait pourtant une matière intéressante sur cette histoire de déni de deuil et la scène la plus aboutie du film est justement celle de cette prise de conscience du personnage d'Amy Adams de sa situation, scène bouleversante, et à la théâtralité à la fois sobre et virtuose. Et puis dans la foulée, on nous sert un flash-back franchement inutile et qui vient casser la force de la scène précédente.


Entre cette photo léchée dans ce décor sombre, ce travail du son abouti, un sujet fort et des bons acteurs qui, au pire, cabotinent, il y avait beaucoup à aimer sur ce film. Mais, avec une façon béta de singer un grand classique et plombant un scénario déjà un peu criard d'effets de style fatiguants, l'intention est gâchée.

Mafelele
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le 11 juin 2021

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Antoine Maf

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