Chabrol tisse le cocon de ses films avec un soin qui lui est personnel et si discret. Ici dans cette femme infidèle l’atmosphère est grave austère, et la musique qui semble contemporaine, accentue davantage le malaise qu’on ressent vis-à-vis des personnages.
Ce n'est pas vraiment un polar classique, ni un thriller sur la jalousie, encore moins un film sur la passion amoureuse. Chabrol s'intéresse à son trio, voire même à son duo, l'amant , Maurice Ronet, idéal pour ce rôle ingrat et très court, étant presqu'un personnage secondaire, servant de révélateur à une personnalité en apparence ordinaire. (a noter la séquence du film est indéniablement l’affrontement verbal entre le mari et l’amant)
La personnalité du mari, joué par un Michel Bouquet (premier grand rôle au cinéma) d'une belle sobriété, d'un calme exemplaire observant et devinant la faute, malgré les précautions et les mensonges d'une femme qu'il aime toujours sans le montrer ou le dire.
Cette femme adultère jouée par l admirable et regrettée Stéphane Audran, tout à fait remarquable. Avec son phrasé décalé, elle joue la fausseté avec une jubilation qu’elle nous fait partager à chaque seconde.
Créée
le 29 mars 2018
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