La Fièvre au Corps, c’est à la fois la rencontre d’un producteur à succès (Alan Ladd, qui sort de Blade Runner) et d’un réalisateur débutant (Kasdan*) et la naissance d’un couple mythique : William Hurt** et Kathleen Turner***. Pour les plus jeunes, imaginez Angelina Jolie et George Clooney.

En 1981, toutes les filles sont folles de William Hurt, son doux sourire, et sa touche de folie, et elles aimeraient avoir la classe – estampillé âge d’or d’Hollywood de la Turner.

Le film va les révéler et leur ouvrir en grand les portes du succès.

Mais c’est quoi, ce film ? Kasdan n’y fait que moderniser le polar des années 50 ; femme fatale, corruption et mari gênant. Mais il y ajoute une touche moderne, érotique et brûlante, sur fond de Floride corrompue, qui ne sera pas pour rien dans son succès de l’époque.

Au début du film, Ned Racine (William Hurt) en est l’illustration même : avocat queutard, incompétent, et vivotant sur des affaires minables. Il va rencontrer LA femme, qui va évidemment faire dérailler cette locomotive déjà bien branlante. Les scènes de sexe, torrides pour l’époque mais surtout pour les USA, le langage cru et la sexualité qui y est dépeinte n’ont que peu d’équivalent dans la cinéma US mainstream, même aujourd’hui.

Mais ce n’est pas le seul intérêt du film. Non seulement l’intrigue est brillante, se complexifiant seconde après seconde, mais les personnages sont sculptés au laser. Chacun a sa personnalité, subtile et détaillée. Les seconds rôles ne sont pas les simples faire-valoir de notre duo de star, mais viennent au contraire enrichir l’intrigue, et approfondir la toile de fond. Ainsi, Ted Danson, le procureur danseur, J.A. Preston, le flic droit et honnête, et Mickey Rourke, qui en deux scènes rafle la mise, viennent ajouter leur touche au tableau intimiste peint par Kasdan.

Quant aux deux principaux acteurs, ils sont époustouflants, changeant en permanence de registre, alors que l’intrigue part en vrille, jusqu’à l’explosion finale.

La Fièvre au Corps est un classique.

*Kasdan illuminera les eighties : Les Copains d’Abord (1983), Silverado (1985), Voyageur Malgré Lui (1988), Grand Canyon (1991), tout en signant quelques petits scénarios au passage : L’Empire Contre-Attaque, Le Retour du Jedi, Les Aventuriers de l’Arche perdue et Bodyguard. Puis il périclitera dans les années 90.

**William Hurt ne dépassera pas cette première célébrité, mais sera toujours en guest quelque part…
ludovico
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le 22 août 2012

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