Kaurismäki, dans toute sa splendeur, pousse ici ses choix artistiques à leurs extrêmes. Une chronique ouvrière déprimante et pourtant teinté de couleur qui se transforme finalement en marathon vengeur (un peu à la manière de la pièce Liberté à Brême de Fassbinder, mais en moins élaboré). Kaurismäki filme cette chronique telle qu'elle pourrait se présenter dans la réalité, il filme un morceau de vie quelconque dans lequel entrent les personnages, puis en ressortent, et cela pour la plupart des plans, ce qui rend le travail de montage très intéressant et très efficace. Son économie des dialogues, si propre à son style, sert parfaitement le propos du film. Iris évolue dans un univers vide, fait de répétitions et de monotonie à l'image de ces machines qu'elle côtoie dans son usine, rêve et tente de s'en extirper mais ne rencontre que des embûches. Mais cette fois-ci, et c'est peu commun chez le cinéaste, le film reste relativement pessimiste quant à l'issue de cette quête désespérée.

Créée

le 8 nov. 2012

Critique lue 1.2K fois

6 j'aime

LeJezza

Écrit par

Critique lue 1.2K fois

6

D'autres avis sur La Fille aux allumettes

La Fille aux allumettes
LeJezza
9

Un Kaurismäki pessimiste

Kaurismäki, dans toute sa splendeur, pousse ici ses choix artistiques à leurs extrêmes. Une chronique ouvrière déprimante et pourtant teinté de couleur qui se transforme finalement en marathon...

le 8 nov. 2012

6 j'aime

La Fille aux allumettes
L2mvaincra
10

Critique de La Fille aux allumettes par L2mvaincra

Iris est une Cendrillon moderne à l'heure de la mécanisation et du travail à la chaîne, elle travaille dans une fabrique d'allumettes et reverse son salaire au couple antipathique formé par sa mère...

le 8 nov. 2017

3 j'aime

La Fille aux allumettes
AyanamiRei
8

Pas une critique!

Vu sur ARTE dans le cadre du cycle (en ligne) Aki Kaurismäki. I would have never guessed that following an almost mute (and mentally affected) working-class young woman who keeps waiting* , being the...

le 16 janv. 2021

2 j'aime

1

Du même critique

7 Psychopathes
LeJezza
8

No shoot-outs? That sounds like the stupidest ending

Je donne à 7 Psychopathes un overrated 8, mais je l'assume totalement. Déjà, j'avais pas envie de mettre 7 parce que le film s'appelle 7 Psychopathes (argument totalement merdique puisque j'ai mis 7...

le 4 févr. 2013

33 j'aime

The Corner
LeJezza
9

Donner un visage et une voix à ceux qui n'ont plus rien

Malheureusement, l'histoire a voulu que le vrai DeAndre (qui interprète Lamar, le garde du corps de Mouzone dans The Wire) meurt l'année dernière d'une overdose...

le 30 oct. 2013

21 j'aime

JSA - Joint Security Area
LeJezza
9

Before Old Boy

Bien avant sa trilogie de "vigilente" avec son fameux Old Boy connu de tous qui témoigne parfaitement du style virtuose de Park Chan-Wook, le réalisateur coréen avait fait JSA, Joint Security Area...

le 6 juin 2012

15 j'aime