La famille Charpin-Vasseur bénéficie d’une solide réputation à Bordeaux, alors qu’Anne (Mme Nathalie Baye) mène une campagne électorale active pour conquérir la mairie de sa petite commune, ce qui ne plaît que modérément à son mari Gérard (M. Bernard Le Coq). Ils vivent avec la tante d’Anne, Line, (Suzanne Flon), Michèle, la fille d’Anne (Mme Mélanie Doutey) et le fils de Gérard, François (M. Benoît Magimel), qu’ils ont eu séparément, alors qu’ils semblent attirés l’un par l’autre.
Tout se passe au mieux dans le meilleur des mondes, jusqu’à ce qu’un tract anonyme vienne salir la mémoire de la famille, en visant la respectabilité de la tante Line, concernant un procès pour assassinat pour lequel elle a été assassinée. Elle finit par avouer aux enfants son lourd secret qui en réalité la disculpe moralement, alors qu’Anne conquiert son élection haut la main.
L’hypocrisie et la méchanceté touchant la bourgeoisie sont ici liée à la dénonciation calomnieuse et à une campagne électorale. L’exercice est renouvelé avec finesse, les secrets de famille étant bien amenés, de façon sensible et tendre.
Les secrets de famille viennent donc polluer une campagne électorale, alors que la doyenne de la famille, attaquée, a été acquittée et qu’elle reste en-dehors de la politique. L’entourage fait bloc dans sa totalité, ou presque.
Ce film est fondé sur le respect, des membres de sa propre famille, des opinions de ses opposants, de l’honneur et de la dignité des personnes, avec un écho fait à l’histoire française. Par ces thèmes mêlés, il m’est apparu élégant par la morale qu’il présente, également puissant par le jeu de bons acteurs dans cette œuvre chorale. Elle s’avère riche et digne d’intérêt, à mon sens.