Ce film est une adaptation très libre de Ruy Blas de Victor Hugo, qui est d'ailleurs remercié au début du film pour sa collaboration ! Une histoire de vengeance, de complot, d'avidité du pouvoir.

Mais dès le départ on est dans le registre comique et je dois dire que De Funès porte à lui tout seul le film. Un De Funès toujours excellent dans ce type de rôle, en personnage uniquement intéressé par la richesse et la position sociale. Il joue déjà admirablement l'avare... En tout cas, c'est pour moi toujours un plaisir de le revoir, je ne me lasse pas de son jeu et de ses mimiques qui parviennent toujours à me faire rire.

De Funès devait être accompagné de Bourvil, et former à nouveau un duo efficace. Mais Bourvil décède avant le tournage et c'est Yves Montand qui le remplace. Et je dois dire qu'il ne m'a pas convaincu. Je le trouve un peu effacé, on ne le sent pas vraiment à l'aise dans son rôle. Peut-être qu'il n'était pas facile de jouer sans penser qu'il était à la place de Bourvil. Bref, je ne l'ai pas trouvé bon sans pour autant qu'il soit mauvais, il y a quelques passages où il est même très bien. Tout cela n'est pas très argumenté, mais c'est ce que j'ai ressenti en voyant le film.

En tout cas, c'est un film agréable à regarder, assez beau sur le plan esthétique : de beaux costumes (notamment les robes), quoique parfois un peu trop propres (notamment dans une des premières scènes du film qui se passe dans un petit village), des décors soignés, de jolis paysages (le film a été tourné dans la province d'Almeria, comme les grands westerns spaghettis).

A ce sujet, on notera l'excellente musique composée par Michel Polnareff, notamment celle du générique qui nous plonge directement dans l'ambiance du film. Musique qui n'est pas sans rappeler celle d'Enio Morricone, et particulièrement celle du Bon, la brute et le truand.

Pour le reste, on entendra avec plaisir quelques formules rigolotes bien trouvées :
« Ne vous excusez pas, ce sont les pauvres qui s'excusent. Quand on est riche on est désagréable »
Ou : « Qu'est-ce que je vais devenir ? Je suis ministre, je ne sais rien faire ! »
De là à parler de satire politique comme dans le supplément du dvd, il y a un pas que je ne franchirai quand même pas, faut pas exagérer, c'est avant tout une comédie qui ne va pas bien loin sur le plan politique.

A noter également la présence de Paul Préboist (en muet) et surtout d'Alice Sapritch, excellente dans son rôle de dueña.

Comme je l'ai déjà dit, le succès du film tient avant tout à la présence de De Funès. D'ailleurs, dès qu'il n'est pas là, le rythme tombe un peu, et c'est beaucoup moins bien. Sans lui, le film ne vaudrait sans doute pas grand chose.

Bref, un film pas toujours génial, mais dans l'ensemble assez rigolo, devant lequel on passe plutôt un bon moment même si je ne me le regarderai pas plusieurs fois de suite...

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le 17 mars 2012

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socrate

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