Mon senorrr, il est l'orrr, l'orrr de se réveiller !

Après avoir séduit son public avec des productions réussites telles que Le Corniaud ou également La grande vadrouille, le cinéaste français Gérard Oury avait carte blanche pour non seulement adapter un roman tragique de Victor Hugo mais également le convertir en un film comique. Gérard avait toutes ses chances pour épater une nouvelle fois son public avec un budget colossal de plusieurs millions de francs et des moyens spectaculaires accordés sans hésitation par les producteurs. C'est en toute confiance et en sérénité que Gérard nous sert une histoire d'un malotru et ignoble ministre des finances du roi d'Espagne, Don Saluste, qui se sert abusivement de ses fonctions pour s'enrichir. Il est détesté par tout le monde, y compris par la reine Marie-Anne de Neubourg qui réussit à le chasser de la cour en faisant croire à tout le monde que ce dernier a eu un enfant avec une de ses dames d'honneur. Ivre de vengeance, Don Saluste prépare un plan diabolique pour déshonorer la reine en utilisant son valet, Blaze, qui est amoureux de cette dernière.


Un plan à la fois simple et efficace à exécuter mais pas quand des hommes sans scrupules veulent la mort de Blaze après que celui-ci ait décidé avec le roi de taxer les nobles et non plus les pauvres. Don Saluste veut utiliser Blaze pour reprendre son poste, les méchants hommes veulent tuer Blaze pour se venger de la taxe, ce qui provoque des quiproquos hilarants entre ces derniers. C'est ainsi que Gérard nous gâte avec ce scénario soigneusement bien écrit et enrichi en situations comiques. On assiste à un défilé de gags et de bêtises nous faisant tordre de rire et s’enchaînant sans temps mort et à la pelle. Il n'y a pas un seul gag qui est moins marrant que les autres. On ne peut pas visionner le film pendant cinq minutes sans éclater de rire. Surtout avec la présence de notre incroyable Louis de Funès qui se déchaîne en accumulant les pitreries dont il est coutumier pour ça dans la peau d'un personnage qui lui sied à merveille. Au début ! Ce dernier allait retrouver Bourvil auquel il avait collaboré avec lui pendant les tournages du Corniaud et de La grande vadrouille. Malheureusement, Bourvil est décédé d'un cancer avant le début du tournage et sera remplacé par Yves Montand qui est très bien dans le rôle du malheureux Blaze.


Rien à dire sur le reste du casting. Ces derniers sont suffisamment convaincants pour qu'on s'attache à leurs personnages. En plus de cette qualité valorisante, il est clair que le film restera marqué dans nos mémoires pour beaucoup de choses telles que certaines scènes burlesques comme celle de la bombe dissimulée dans un cousin ou également la scène finale dans l'auberge menée avec intelligence. On note également le réjouissante bande son composée par Michel Polnareff et son côté western très distrayant. On se laisse tomber sous le charme des magnifiques décors de l'Espagne tels que le palais de l'Alhambra de Grenade. Les costumes sont magnifiques et nous font bien penser à l'Espagne du 17ème siècle. Certaines répliques sont si bien trouvées qu'elles sont immédiatement devenues cultes telles que Ne vous excusez pas, ce sont les pauvres qui s'excusent. Quand on est riche, on est désagréable ! ou également C'est normal ! Les pauvres, c'est fait pour être très pauvres et les riches très riches. C'est pratiquement un sans faute. Du cinéma français comme on peut aimer sans s'en lasser. 8/10



Je retourne en Espagne, le roi répudie la reine, la vieille épouse le perroquet, César devient roi, j'épouse César et je deviens reine !


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